Cette « crème anglaise » signée Kate Clanchy, romancière écossaise née à Glasgow en 1965, et vivant depuis plusieurs années en Angleterre, est un premier roman d’apprentissage fort savoureux !
On y suit le parcours du jeune Struan, brillant lycéen d’Edimbourg qui, ayant décroché haut la main son examen de fin de cycle, se retrouve sur les conseils de son professeur de Lettres, à postuler comme aide-soignant auprès de Philip Prys, célèbre romancier londonien qu’il affectionne particulièrement et récemment victime d’une attaque cérébrale.
En cet été
1989 particulièrement chaud, tout fraîchement débarqué de ses hautes terres, Struan le petit provincial écossais découvre donc la capitale anglaise huppée, le très chic quartier de Hampstead ainsi que la jolie demeure de Phillip Prys, désormais en fauteuil roulant et dépendant de soins infirmiers quotidiens. La famille de ce dernier constitue un panel de personnages hauts en couleurs, avec lesquels Struan devra composer : Shirin, la jeune et mystérieuse épouse d’origine iranienne, raffinée, talentueuse et commençant à connaître un certain succès dans le milieu de l’art. Myfanwy, son ex-épouse un brin hystérique et encore étonnamment présente dans la gestion de la maisonnée. Sa fille Juliet, une adolescente rondelette, revêche et attachante, à la recherche d’elle-même, et le frère aîné de celle-ci, Jake, enfant gâté rebelle et insupportable.
La rupture dans la vie de notre jeune écossais, qui vivait jusqu’alors paisiblement avec sa grand-mère dans une bourgade des Lowlands, est totale. Mais si la vie du souvent naïf et très loyal Struan est bouleversée par l’émergence de nouveaux sentiments, il fait déjà preuve d’une indéniable maturité, exerçant lui aussi, sans le vouloir, une influence de plus en plus palpable sur les autres. Le choc des cultures entre ce fils de mineurs écossais mal fagoté et cette famille anglaise complètement déjantée engendre des situations pour le moins décalées ! Parsemé de réflexions sur la dépendance physique et morale, ce roman parle avant tout des relations souvent compliquées qui existent entre les membres d’une même famille.
Mais il s’agit aussi et surtout d’un récit initiatique à l’humour subtil et doté d’une très plaisante atmosphère british, le tout doublé d’une satire réussie des classes sociales aisées. Les caractères sont peints avec finesse et sans manichéisme, amenant le lecteur à éprouver à la fois empathie et antipathie pour des personnages en proie à des velléités, des frustrations et des états d’âme que leur statut social ne leur épargne pas…
Une lecture très agréable pour qui est sensible à l’esprit anglais et au tumulte intérieur de l’adolescence !
Floralii
3 septembre 2015 à 10h36
très belle initiative mais j’ai été un peu déçu de voir que la littérature grecque était absente de vos tablettes
16 septembre 2015 à 14h23
Merci à vous !
Tablettes ou… tablettes ?
Si vous parlez de nos étagères dans les médiathèques, plus de 350 titres répondent à l’appel et prouvent que la littérature grecque a tout notre intérêt. Récemment acheté, « La chute de Constantia » de Yannis Makridakis, chez Sabine Wespieser, un drôle de récit !
Si vous parlez des tablettes sur lesquelles on peut lire notre blog, c’est vrai, encore rien sur la littérature grecque ! Mais cela ne saurait tarder certainement et votre commentaire a déjà permis de le faire !