Cette semaine, vous avez fort, il n’y a pas un mais deux gagnants ex-æquo !
Bravo à l’ensemble des participants et rendez-vous demain pour une nouvelle photo.

Merci de nous faire rêver.

Texte 4 : d’Emmanuel Tetsi

Bientôt le printemps, et au bout du corridor… l’été!

Avril. Bientôt le printemps et au bout du corridor l’été.
C’est avec ses pensées qu’Itusuark prit le sentier pour rejoindre les siens.
En pénétrant dans la forêt, elle ajusta son écharpe afin de se protéger du vent.
Elle appréciait ce moment, où elle se retrouvait loin de tout contact humain.
Sans qu’elle ne se l’explique, elle se trouvait apaisée après plusieurs pas.
Comme si l’agitation qui l’habitait, était transmise à l’espace environnant.

Itusuark percevait alors davantage l’écho de ses pas sur la neige
et le ploiement des branches au passage du vent.
Elle parvenait à s’orienter grâce au chant de la rivière,
qui longeait le chemin jusqu’au cœur de la vallée.
Soudain, elle s’arrêta. Elle aperçut le grand rocher près duquel,
se réunissait la communauté lors de la cueillette des baies.

Malgré l’absence de lumière, elle parvint à lire l’inscription dans la roche.
Jaillirent alors dans sa mémoire, les gestes de son grand-père,
le mystère entourant ses paroles et la clarté de cette nuit.
Elle leva les yeux, mais ne put distinguer aucune lumière.
Elle continua son chemin et finit par atteindre le col des trois vaches.
A cet instant, le vent se calma. La vallée fut alors illuminée par vagues successives.

Lentement, la contemplation fit place à la rêverie. Le réel à l’imagination.
Le son répété du clocher parvint néanmoins à la détacher petit à petit de ce paysage
et lui rappeler qu’elle était attendue pour le souper.
En dévalant la pente, elle chercha dans les tiroirs de sa mémoire, ce que lui avaient enseigné les ainés au sujet de cette période qui marque la fin de l’hiver.
Elle le trouva : fin avril, l’aurore tourne et se défile devant la lumière du printemps.

Elle sourit. Dans quelques jours,
La lumière serait de retour.
ils reverraient à nouveau le soleil,
répandre sa lumière dans le ciel.
La lumière serait de retour.

 

Texte 6 : d’Emilie

L’évasion

Quatre murs et un toit
C’est ce que dit la loi,
Une porte verrouillée,
Et une vie annulée.

Le front collé aux vitres,
A jouer les arbitres,
Un monde à la dérive
Nager entre deux rives.

Le printemps qui s’invite
Frappant à chaque vitre,
Les poumons qui crépitent,
Et les voix qui s’irritent.

Voyager de chez soi,
Rêver rien qu’une fois,
Une aurore boréale
Et les yeux pleins d’étoiles.

Rêver encore un peu,
Dans un silence bleu,
S’évader bien plus loin,
Aux cimes des sapins.

Survivre malgré tout,
Tenir toujours debout,
Les yeux tournés au ciel
Teinté de vert pastel.