« Je m’étais interrogée longuement : avec quels délices culinaires allais-je impressionner l’auteur anglais ?
Pour finir, j’avais arrêté mon choix sur le Menu d’Amour que mon père m’avait légué.
Ces mets n’étaient sans doute pas les plus raffinés que la cuisine française puisse offrir, mais ils présentaient deux avantages : ils étaient légers et je savais les cuisiner à la perfection, si bien qu’au cours du repas, je pourrais me consacrer totalement à cet homme dont j’attendais la venue avec impatience.
Je nouai mon tablier blanc et sortis des cabas les provisions achetées ce midi au marché : de la mâche croquante, des oranges, des noix de macadamia, de petits champignons de Paris, une botte de carottes, des oignons rouges, deux grenades rouge vif, une canette et du lard maigre. Il y avait toujours des pommes de terre, de la crème, des tomates et des épices dans l’office. Quant au parfait à l’orange sanguine parfumé à la cannelle, qui couronnait le Menu d’amour avec le moelleux au chocolat, je l’avais préparé hier.
En entrée, il y aurait de la mâche accompagnée de champignons frais, d’avocat, de noix de macadamia et de dés de lard rissolés. Le tout assaisonné avec la savoureuse vinaigrette aux agrumes de papa, la touche indispensable. »
Extrait de Le Sourire des femmes de Nicolas Barreau, Editions Héloïse d’Ormesson, 2014
(sous le pseudonyme de Nicolas Barreau se cache un auteur franco-allemand qui travaille dans le monde de l’édition.)
Découvrez les recettes ici : Le Menu d’Aurélie