Non, non, je ne vais pas vous parler de bières, moules, frites, et autre réjouissances gastronomiques qui font le charme de ce pays en partie francophone et frontalier. Et puis en Belgique, il n’y a pas qu’Amélie Nothomb et Jean-Philippe Toussaint !
Je vous invite à la rencontre d’Emmanuel Régniez qui publie un second roman dans la petite mais haute en génie maison d’édition du Tripode : Madame Jules.
Autant vous le dire d’emblée, pas de pudibonderie entre nous, ce livre est un peu coquin… En effet, Madame Jules qui donne le titre au roman se pose beaucoup de questions existentielles et néanmoins incontournables sur Monsieur Jules, « [s]on mari, [s]on amant ». L’auteur questionne quant à lui dans une construction proche du tourbillon : le rapport au désir, la jalousie dans le couple et la fidélité par extension.
J’aime ce jeu de miroir qui se déploie tout au long du roman et le fait que se soit un auteur, homme, qui se glisse dans le peau d’une héroïne pour évoquer toutes les turpitudes du désir et de l’attraction des corps du point de vue féminin.
Voici un roman hypnotique et audacieux dans sa forme, grâce aux répétitions de mots qui sèment le doute et le trouble. Le style d’Emmanuel Régniez est absolument original à mi-chemin entre les dadaïstes et les gothiques avec une flamboyance toute particulière. Laissez-vous surprendre !