Pour approfondir ou découvrir les liens entre littératures et migrants, Anne de la Médiathèque Sud a mis en lumière une sélection de romans abordant ce thème kaléidoscopique. Bonne lecture !
- Certaines n’avaient jamais vu la mer, Julie OTSUKA
Au début du XXè siècle des jeunes femmes japonaises sont mariées à des japonais vivant sur la côte ouest des Etats-Unis. Elles quittent leurs familles, les travaux des champs, la misère et rêvent de ces hommes qui leur ont écrit être propriétaire d’une maison, d’un commerce, leur ont envoyé des lettres romantiques et des photos de jeunes et séduisants hommes. Elles vont faire cette traversée et arriver sur un nouveau continent, prendre une nouvelle vie comme une bête de somme prend le mors. Un récit plein de pudeur, comme ces japonaises. Magnifique.
- Les fiancées d’Odessa, Janet Sheslien Charles
Dana, jeune et jolie ukrainienne travaille dans une entreprise étrangère à Odessa. Elle jongle avec dextérité avec les codes propres à son pays. Son emploi ne suffit pas à subvenir à ses besoins et ceux de sa grand-mère avec qui elle vit et elle devient interprète dans une société de rencontres entre jeunes filles ukrainiennes et hommes étrangers. Avec beaucoup d’humour et une écriture sensible narration de pratiques « d’export » bien réelles.
- RU, Kim Thuy
Vietnamienne, née dans une famille aisée, la narratrice raconte l’arrivée des militaires dans leur maison, la violence qui s’installe dans le pays, le départ en boat people, le camp insalubre en Malaisie. Le récit se compose par petites touches délicates, lumineuses, laissant affleurer des souvenirs de famille, des réflexions qu’on poursuit naturellement, partageant avec le lecteur sous le charme de l’écriture son expérience de vie.
- Marx et la poupée, Maryam MADJIDI
La narratrice est née en Iran, ses parents communistes participent à la révolution. Le récit, non linéaire, retrace les souvenirs du pays natal, l’arrivée en France à l’âge de six ans, et les bouleversements liés à l’exil. Tout à la fois tendre, rude, attachant, drôle même, ce premier roman est d’une force rare.
- L’étrangère, Valérie Toranian
Ce premier roman nous ramène à l’été 1915 où la grand-mère de Valérie a dû quitter sa maison. Elle raconte les convois, les hommes tués, les marchandages humains… Mais grâce à l’alternance du récit de la grand-mère sur le génocide arménien et les souvenirs d’enfance de la narratrice, nous embrassons une famille, avec son amour, son cheminement, ses anecdotes et surtout sa double culture française et arménienne. L’intégration et le respect des traditions : un sujet d’actualité.
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