Fin octobre – début novembre, Myriades a fait une escale au festival des Utopiales de Nantes ! Le plus grand festival français de Science-Fiction décernant chaque année le Prix Utopiales Européen, ça valait bien une escapade dans la ville de Jules Verne.
Ce prix récompense un roman ou un recueil dont l’auteur est européen, paru ou traduit en langue française durant la saison littéraire qui précède le festival, et appartenant au genre dit « littératures de l’imaginaire ».
Une sélection aux accents russes
Cette année, six ouvrages étaient en compétition :
- La fenêtre de Diane, Dominique Douay, Éd. Les moutons électriques, 2015
- Futu.re, Dimitri Glukhovsky, Éd. L’Atalante, 2015
- Légationville, China Mieville, Fleuve Éditions, 2015
- Métaquine® 1 & 2, François Rouiller, Éd. L’Atalante, 2016
- Sous la colline, David Calvo, Éd. La Volte, 2015
- Le Vivant, Anna Starobinets, Éd. Mirobole, 2015
De la SF donc, exigeante et ambitieuse, avec de grandes qualités littéraires (quand je pense que mes collègues et proches me reprochent de lire de la sous-littérature… plongez-vous donc dans les livres d’Alain Damasio, Ursula Le Guin et j’en passe… on en reparlera ensuite !)
Cette année, le jury a récompensé l’auteure russe Anna Starobinets, pour son roman Le Vivant. Très émue par son prix, elle a tenu à en souligner la symbolique : une auteure russe distinguée par un prix de littérature européenne, voilà qui n’est pas anecdotique de nos jours ! Elle dépeint dans son roman un futur cauchemardesque, où l’humanité toute entière est assujettie à un organisme mystérieux, le fameux « Vivant » du titre ; les êtres humains sont reliés à un immense réseau qui les contrôle, et les ressuscite lorsque les corps deviennent défaillants (aux alentours de la trentaine – bigre). Le Vivant limite le nombre d’êtres humains à trois milliards, ni plus ni moins, jusqu’au jour où cette belle mécanique s’enraye : un homme naît, en dehors du réseau, en-dehors de tout contrôle…
Journaliste et auteure du remarqué Je suis la Reine aux éditions Mirobole, la « nouvelle reine de l’horreur russe » Anna Starobinets s’aventure ici sur le terrain de la dystopie, ces histoires qui nous présentent des avenirs plus sombres les uns que les autres.
Des Machines & des Hommes
D’avenirs il a été beaucoup question aux Utopiales, dont le thème de cette année était « les Machines ». Machines qui pensent, machines qui écrivent, machines qui régissent notre quotidien et préparent nos lendemains. Autour d’acteurs de la SF sous toutes ses formes (littérature, cinéma, bandes dessinées), de scientifiques (astrophysiciens, chercheurs en neurosciences, biologistes…) et de penseurs (philosophes, sociologues), de nombreuses tables rondes ont joué au jeu de la prospective : de quoi notre avenir sera-t-il fait et comment s’y préparer, avec ou sans machines ? Des réponses passionnantes n’ont cessé de fuser durant les cinq jours du festival. Vous pouvez en retrouver quelques unes sur le site actusf.com, dont les équipes ont enregistré la plupart des conférences. Foi d’amateur de SF (mais pas que !), c’était un régal.
En attendant de vous rendre à Nantes à l’automne 2017 pour la prochaine édition du festival des « Utop’ », vous pouvez retrouver de nombreuses œuvres de SF dans vos médiathèques préférées : de quoi se divertir, certes, mais surtout réfléchir à ce que notre présent dit déjà de nos futurs en devenir.
carac0l