En mars dernier, c’est le Brésil qui était invité d’honneur du Salon du livre de Paris. Un immense pays, mythique (au risque des clichés), un pays des merveilles qui évoque le voyage lointain. Un peu moins le voyage dans le temps peut-être… mais passé, présent et futur semblent pouvoir s’y croiser si l’on en croit l’imaginaire de quelques auteurs européens.
Appuyons-nous sur le passé avec Jean-Christophe Ruffin et Rouge Brésil, qui retrace l’histoire de la conquête du Brésil à travers le destin de deux enfants interprètes auprès des tribus indiennes : mise en scène de deux conceptions opposées de l’homme et de la nature, avec d’un côté, la civilisation européenne et de l’autre, le monde indien. Pensée quasi contemporaine avec une nouvelle mystérieuse d’Albert Camus, La pierre qui pousse : un ingénieur français, en mission au Brésil, est confronté aux superstitions et au mysticisme des indigènes : son amitié avec l’un d’entre eux aura raison de son scepticisme.
Le Brésil se prête aussi aux projections futures. Ma belle Allemagne est une politique-fiction drôle et cruelle de Thorsten Becker qui en dit long sur l’état de la nation, outre-rhin et ailleurs : à la suite de la Troisième Guerre mondiale, le traité de Shangaï signé en 2015 a entériné le partage du monde entre deux empires, La Chine et le Brésil, la nouvelle frontière passe à travers son Allemagne. Enfin dans Brasyl, de Ian McDonald, trois époques, trois histoires, trois Brésil, une même énigme : une productrice de téléréalité à Rio de Janeiro se voit la cible d’une conspiration, tandis qu’au XVIIIe siècle, un missionnaire jésuite est envoyé au Brésil pour retrouver un prêtre hérétique et qu’en 2032, Edson arrive dans la mégalopole brésilienne. Vous êtes sceptique ? à vous de voir…
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