Vous êtes-vous déjà laissé embarquer dans l’une de ces incroyables expéditions pleines de rebondissements burlesques que sont les romans d’Arto Paasilinna ? Il nous a quitté cette année mais il est un peu présent au Village finlandais du marché de Noël de Strasbourg. Il pourrait y boire – car on boit beaucoup dans ses histoires – et manger un morceau avec nous, car c’est souvent en mangeant que la parole se délie.
Vous cherchez un menu pour les fêtes? en voici un qui eut le mérite dans Petits suicides entre amis d’enclencher un périple loufoque et jovial à travers l’Europe (en passant par l’Alsace), dans une véritable ode à la vie.
« Le colonel Kemppainen fit les réservations nécessaires au Restaurant des Vieux Chanteurs. Le maître d’hôtel lui expliqua que le sous-sol était aménagé pour contenir environ deux cents personnes, dont une partie dans la grande salle et une quarantaine dans le petit salon adjacent. Kemppainen retint les lieux pour le samedi suivant à partir de midi. Il fit également son choix en matière de restauration. Le maître d’hôtel lui proposa un déjeuner à 78 marks. Si on ajoutait un apéritif, par exemple du champagne, il fallait compter un supplément de 16 marks.
Le colonel adopta le menu recommandé :
Assortiment de hareng
Cocktail de fruits de mer
Velouté de chou-fleurSaumon grillé
Mousse de morilles
Filet de boeuf mariné aux herbesSorbet aux airelles
Parfait au moka
CaféLe président Rellonen poussa de hauts cris. Le colonel avait-il perdu la raison ? »
Très facile à réaliser, le sorbet aux airelles. Si vous n’avez pas pu ramasser vous-même vos airelles dans LE pays des baies sauvages qu’est la Finlande, trouvez-en en conserve ou congelées, ou trouvez d’autres baies.
Pour 2 à 3 personnes :
- Faire un sirop (10 cl d’eau et 100 g de sucre)
- Mixer les fruits pour obtenir une purée
- Dans un mixeur, mélanger 300 g de purée de baie et le sirop refroidi.
- Mixer jusqu’à l’obtention d’une purée fine
- Mettre en sorbetière et laisser prendre 20 minutes, ou mettre dans un récipient allant au congélateur, penser alors à remuer régulièrement.
Peut-être partagerez-vous votre sorbet à plusieurs, autour d’un feu en regardant le firmament, en vous racontant des histoires, comme les personnages de Paasilinna (pour le feu et la nature, pour le sorbet c’est moins sûr…).
« L’homme embrasse le monde entier, la vie. Il songe, émerveillé, que ce sentiment en Finlande, est à la portée de tous, riches ou pauvres. Même un infirme cloué dans un fauteuil roulant peut, par une froide nuit d’hiver, regarder les étoiles et jouir de la vertigineuse beauté de la vie. Le renard jappe un peu plus près, d’un ton joueur cette fois. On ne le voit pas, mais il vous voit. »