Les éditions Sabine Wespieser ont été fondées en 2001. C’est une maison d’édition littéraire indépendante, qui édite des textes de fiction, français et étrangers.
Elle privilégie une politique d’auteurs : Léonor de Récondo, Vincent Borel, André Bucher, Michèle Lesbre, Jean Mattern, Diane Meur, Zahia Rahmani, Tariq Ali, Duong Thu Huong, Nuala O’Faolain, Tákis Theodorópoulos. Elle compte environ 140 titres pour plus d’une soixantaine d’auteurs début 2015. Sabine Wespieser a fait le choix de ne pas avoir de collections car elle affirme que les livres qu’elle édite sont ceux qui lui plaisent : les diviser n’aurait pas de sens.
Tous les livres sont au format 14 × 18 cm, c’est-à-dire à la même hauteur qu’un format poche (qui mesure 10 × 18 cm), mais plus long, ce qui le fait ressortir d’une étagère.
Merci à elle d’avoir répondu à nos questions.
- Pourquoi éditez-vous de la littérature européenne ? Que représente-t-elle pour vous ?
Une ouverture sur le monde, comme toutes les littératures traduites. Même si les romans de Robert Seethaler, Autrichien des montagnes, ont des points communs avec ceux d’André Bucher, écrivain-paysan installé dans les Alpes de Haute-Provence, leurs différences stylistiques et culturelles nous donnent des clefs pour comprendre les éventuels malentendus entre deux mondes pourtant si proches.
- Quelles sont les spécificités des littératures européennes au regard des autres types de littérature que vous publiez ?
Certainement une plus grande proximité culturelle. Traduire un roman irlandais ou autrichien ne demande pas de transposer tout un système de pensée, comme c’est souvent le cas avec des littératures plus éloignées géographiquement.
- Quels sont les enjeux des littératures européennes ?
Relier entre eux des écrivains qui sont les véritables ambassadeurs d’une Europe culturelle, dans une communauté certes intellectuelle, mais également d’intérêts, dans un combat commun pour le droit d’auteur.
- Quels pays européens souhaiteriez-vous éditer ?
Publiant peu, je ne publie que des textes que je puisse lire en entier. Or je lis l’anglais et l’allemand, et publie pour l’heure quelques écrivains irlandais, et Robert Seethaler, déjà cité, en Autriche.
- Quels sont les freins et les accélérateurs pour publier de la littérature européenne ?
La connaissance des langues est évidemment un frein. Je ne lis pas les langues latines, ne publie donc pas d’Italiens ou d’Espagnols, même si les romans de Vincent Borel, de Léonor de Récondo et de Serge Mestre sont nourris par leurs origines espagnoles.
- La question de la nationalité en littérature est-elle pertinente selon vous ?
Les émotions que suscite un roman réussi dans des contrées bien éloignées de celle où il a vu le jour sont bien l’illustration de l’universalité de la littérature. L’ancrage de l’écrivain est forcément national, sa littérature se doit d’être universelle.
- Quel succès rencontre la littérature européenne auprès de vos lecteurs ?
Difficile de répondre de manière générale. Le succès éventuel vient de la singularité de l’écriture, même s’il y a, chez les écrivains irlandais par exemple, des points communs que semblent apprécier les lecteurs de langue française.
- Quel est votre livre préféré de littérature européenne ? Quel livre de la rentrée littéraire nous conseilleriez-vous ?
Mon livre européen préféré du moment est certainement Rien d’autre sur terre, le premier roman de l’Irlandais Conor O’Callaghan qui sera en librairie le 13 septembre.
Rendez-vous le 13 novembre avec David Meulemans pour les éditions Aux forges de Vuclain.