EAU: Composé chimique essentiel à tous les organismes vivants ; liquide dans des conditions standards; peut se mettre dans tous ses états: glace, bouillons effervescents et vapeurs diffuses, à partir de variations de données environnementales (pression, température).
L’eau, un courant conducteur, une source d’inspiration littéraire ? Glace, liquide, bouillons, vapeurs… les formes qu’elle prend reflètent des états, des transformations, des libérations…
ETAT SOLIDE : LA GLACE
L’Homme-sirène de Carl-Johan Vallgren oscille entre conte fantastique et réalisme cruel, glace par sa brutalité et éblouit par sa beauté. Falkenberg, petite ville suédoise, au début des années 1980. Robert et sa sœur Nella tentent d’échapper à une bande de collégiens qui a pris Robert comme souffre-douleur. Quand le chef sadique soumet Nella à un impitoyable racket et prend Robert en otage, la situation semble désespérée. Mais un être fantastique surgi de la mer vient tout bouleverser… L’eau avale pour mieux ressourcer ; la sirène séduit pour mieux engloutir.
ETAT LIQUIDE : L’EAU
Un roman avant-gardiste et provoquant sur l’homosexualité à présent: La Piscine-bibliothèque d’Alan Hollinghurst, publié en 1991, réédité dans une nouvelle traduction. Il a pour décor principal la piscine du Corinthian, club anglais fondé en 1863 devenu haut lieu de drague dans le Londres débridé des années 1980, où dans le plaisir du bain et des douches le corps des hommes est vénéré, où les rencontres se font et se défont, plaisirs interdits, expériences dangereuses. L’atmosphère est exaltée, le style est limpide. Portrait passionnant d’une communauté qui a soif de liberté et de sexe avant la vague dévastatrice du sida.
ETAT GAZEUX : LA VAPEUR/ LES BOUILLONS
Nous voici maintenant plongés dans une société multiculturelle et les tensions qu’elle engendre. Le nageur de Tearne Roma narre la rencontre et l’idylle entre Ria, poétesse anglaise quadragénaire retirée dans son cottage du Suffolk et Ben, un médecin sri-lankais, qu’elle aperçoit nager dans la rivière devant son jardin tandis qu’il cherche à obtenir l’asile politique… Cette idylle va se heurter, dans un climat de tension et de bouillonnement, à la suspicion de la population locale à l’encontre des nombreux migrants de passage. Quand le politique se mêle de l’intime malgré la différence d’âge et de culture.
Enfin, avec Sous l’eau de Deborah Lévy, nous sommes plongés cette fois dans un huis clos familial inquiétant : une étude subversive des liens familiaux et amoureux qui révèle que les secrets les plus dévastateurs sont souvent ceux que l’on occulte. En arrivant avec sa famille et un couple d’amis dans une villa sur les hauteurs de Nice, Joe Jacobs découvre un corps dans la piscine. Bien vivant. La créature se dit botaniste, porte du vernis à ongles vert, et c’est toute nue qu’elle se présente à eux. Pourquoi est-elle ici ? Que veut-elle? Et si les secrets les mieux gardés finissaient par remonter à la surface dans un nuage de vapeurs troubles? L’eau comme une catharsis ?
8 février 2015 à 13h33
Quelle bonne idée de regrouper un corpus selon un thème commun … c’est très inspirant et cela donne très envie de lire !
Léa, jeune lectrice Strasbourgeoise…
P.S : excellente idée egalement pour le blog. Je vous suivrai !