juliaJe suis française et vis depuis 3 ans aux Pays-Bas. En arrivant dans ce pays, j’ai naturellement voulu en apprendre la langue. En plus des cours de néerlandais que j’ai suivi, j’ai essayé de lire régulièrement des romans en néerlandais.
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J’ai commencé par des romans policiers, car la langue étant malgré tousimone van der vlugtt un frein, je voulais des histoires prenantes, avec du suspens, pour être sûre de garder ma motivation et finir le livre. J’ai ainsi découvert Simone van des Vlugt, Saskia Noort et Esther Verhoef. Certains de leurs romans sont traduits en français, et j’ai beaucoup apprécié la façon dont l’angoisse monte lentement, dans des paysages typiquement néerlaesther verhoefndais. J’ai aussi appris grâce au roman Blauw water de Simone van der Vlugt qu’il est conseillé, quand on vit aux Pays-Bas, d’avoir dans sa voiture un marteau pour pouvoir briser vitres ou pare-brise en cas de chute de la voiture d’une digue dans l’eau…. Bon à savoir, mais pas très rassurant !

kader abdolahMa plus belle découverte est l’auteur Kader Abdolah. J’ai beaucoup de respect pour cet auteur perse qui a dû fuir son pays dans les années 80, et vit depuis aux Pays-Bas. Il a appris le néerlandais en autodidacte à l’aide de recueils de poésie et de livres pour enfants (dont les livres de Annie M.G. Schmidt, Jip et Janneke, grands classiques de la littérature jeunesse néerlandaise), ce qui m’impressionne beaucoup, moi qui tente de maîtriser cette langue, et qui ai l’avantage, entre autres, d’utiliser le même alphabet dans ma langue maternelle
Je conseillerais en particulier son roman La maison de la mosquée, paru en 2008 aux éditions Gallimard. Ce roman, lors d’un vote organisé par le journal NRC, a été élu en 2007 2ème meilleur livre néerlandais de tous les temps.
Le roman se déroule en Iran, et on y découvre trois cousins, Aga Djan, le riche marchand de tapis et chef du bazar, Alsabéri, l’imam, et Aga Shodja, le muezzin, qui vivent dans la maison attenante à la moquée de la ville. Cette demeure symbolise l’harmonie de la société persane reposant sur un islam modéré et sur un socle de mythes et de récits millénaires empreints de sagesse. Mais lorsque l’Iran se transforme en un guêpier de valeurs américaines, intégristes et communistes, la maison est bientôt gagnée par ce désordre nouveau.
Ce roman, qui aborde des thèmes forts, m’a beaucoup marqué, avant tout par son souffle poétique et par ses personnages inoubliables.

J’espère pouvoir un jour lire certains classiques néerlandais dans le texte (par exemple La découvmulischerte du ciel de Harry Mulisch) quand mon niveau me le permettra.
Pour le reste, je lis finalement peu d’auteurs européens à l’exception des auteurs britanniques. Cela s’explique par mes goûts, qui se portent vers les littératures de l’imaginaire (science-fiction, fantasy, fantastique) genres à forte prédominance américaine et britannique, et par le fait que j’aime lire autant que possible dans la langue originale de l’ouvrage, et que je ne lis couramment que le français et l’anglais.

gaimanParmi mes auteurs préférés, je conseillerais Neil Gaiman, et en particulier son roman Neverwhere et sa magnifique ville du Londres d’en bas. Dans le même ordre d’idées, les romans de China Miéville vous feront découvrir des villes étranges, comme l’incroyable « double-cité » du roman The City and the City.
Pour les amateurs des classiques anglais (Jane austen, Dickens, etc…) qui n’ont pas peur d’une certaine part de fantasy et d’humour anglais, je recommande le déjanté Jasper Fforde et sa série Thursday Next. Pour ma part, je suis rentrée dans son univers à la première apparition de Pickwick, le dodo domestique amateur de chamallows… Sans compter que pour une bibliothécaire, l’idée d’une « police littéraire » ne peut que faire mouche.

EschbachUn de mes grands coups de cœur de ces dernières années, non pas britannique mais allemand cette fois, reste Des milliards de tapis de cheveux d’Andreas Eschbach. Cette planète où les Tisseurs dédient leur vie à une tradition étrange, qui consiste à tisser un tapis avec des cheveux de femmes, pour honorer l’Empereur, est une création incroyable.

Et pour aller plus loin, Julia a fait un petit topo sur la littérature hollandaise actuelle (prix littéraires, meilleures ventes) à voir ici (en français) ou  (en anglais).