Personne n’a échappé à Avatar, le film de science-fiction du canadien James Cameron sorti en 2009. En 21541 sur Pandora, une des lunes de Polyphème recouverte d’une jungle luxuriante, théâtre du choc entre des humains et la population autochtone, les Na’vis, qui vivent en osmose avec leur environnement et tentent de se défendre face à l’invasion militarisée. Le programme Avatar, créé par les terriens, doit leur permettre de contrôler des corps Na’vi clonés associés à des gènes humains. , Via son avatar, le marine paraplégique Jake Sully va devoir choisir son camp avec pour enjeu, le destin de la planète.
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avatar gautierOui, mais Avatar c’est aussi une nouvelle fantastique de Théophile Gautier, publiée en douze feuilletons du 29 février au 3 avril 1856 dans la revue Le Moniteur universel. Au singulier docteur Balthazar Cherbonneau, revenu des Indes et recommandé par sa mère, Octave de Saville avoue qu’il meurt d’amour pour la comtesse Prascovie Labinska rencontrée à Florence. Fidèle à son mari, le comte Olaf, elle a repoussé les avances de son adorateur. Mais pour le médecin et thaumaturge, « la comtesse Prascovie serait bien fine si elle reconnaissait l’âme d’Octave de Saville dans le corps d’Olaf Labinski… »
Le thème d’Avatar, la transfiguration des âmes, tient une place de choix à la fin 19ème siècle : métempsychose, réincarnation, magnétisme, doubles… on adore ça à l’époque. On retrouve par exemple le magnétisme mis en œuvre dans Avatar pour dissocier l’esprit des corps chez E.T.A Hoffmann. L’Inde, avec tout le mystère de ses spiritualités, tient une place centrale dans l’imaginaire d’alors : « avatar » signifie d’ailleurs en sanskrit  « descente sur la terre d’une divinité ».
Techniques de transmutation des esprits ou des cerveaux avec ce fameux petit rayon bleu à l’instant magique, exotisme de l’Inde ou d’une jungle extrasolaire, amour d’une femme pour celui qui n’est pas vraiment dans son corps… les avatars font décidément de belles histoires.