Bibliothèques idéales 2015. Retour sur la rencontre du 19 septembre à la Médiathèque Malraux.
Les enjeux climatiques sont désormais au coeur de nos préoccupations et feront l’objet des futures négociations de la COP21 en décembre. Face à cette menace majeure, à côté des scientifiques, que peuvent les arts ?
Parmi les invités, Cécile Wasjbrot, romancière et présidente de la Maison des écrivains et de la littérature, partait sur ce constat : la littérature est la grande absente des grands débats sur le sujet. Exclue des « arts » (cinéma, arts plastiques, musique…) et du savoir ? Encore dans le sillage du nouveau roman, c’est à dire concentrée sur l’écriture, démissionnaire sur le contenu et négligeant de réinterroger ce passé ?
« Pourtant, depuis les années 1990, le sentiment d’une catastrophe droit devant nous est devenu bien réel, il porte même un nom : réchauffement climatique ». Et quand Cécile Wasjbrot organise un cycle de rencontres et propose à des écrivains d’écrire sur le mot « climat », ceux-ci s’en emparent. Pourquoi faut-il cette contrainte d’écriture ?
En tant qu’auditrice j’ai un peu regretté que le débat n’ait pas plus évoqué la science-fiction qui s’est depuis longtemps appropriée le sujet (juste citée, la Climate fiction américaine) ou même la poésie… Ah oui, la « nature » voilà un mot qui gène, en France, pays de la raison, point intéressant soulevé dans les échanges sur la crise de notre vision du monde et de la nature.
Cécile Wasjbrot évoquera son expérience à Berlin et une notable différence de culture : l’Allemagne a donné naissance au romantisme dans toute sa puissance avec toute la force de la nature et c’est dans ce sillage qu’elle aborde en partie aujourd’hui d’une autre manière les questions de climat.
La romancière proposera néanmoins une piste : si le climat n’est pas un sujet pour les écrivains français, il peut toutefois être une porte d’accès particulière à la lecture de romans. Jules Verne et ses décors de froid et de glace ou Marguerite Duras et la chaleur dans Les Petits Chevaux de Tarquinia.
Tout cela est un peu loin de nos changements climatiques actuels, mais Marjoraki nous a préparé une sélection de romans où le climat n’est peut-être pas le personnage principal mais au moins le point de départ de fictions où il joue parfois un rôle essentiel !
Sélection Climat
2 décembre 2015 à 17h41
Pour répondre aux regrets sur la littérature de science-fiction : http://www.pop-up-urbain.com/la-science-fiction-pour-habiter-les-mondes-en-preparation-entretien-avec-yannick-rumpala-maitre-de-conference-en-sciences-politiques/