Et si on parlait de film sur un blog littéraire ?

Le 21 octobre 2019 à Bruxelles, le prix de la Fondation Auschwitz – Jacques Rosenberg a été décerné a Baptiste Cogitore pour son film documentaire Le fantôme de Theresienstadt.

Baptiste Cogitore est un réalisateur alsacien qui est allé à Theresienstadt en République Tchèque (Terezin en tchèque) à la recherche de celui qui est appelé « le fantôme » dans le film. Guidé par Claire Audhuy, chercheuse strasbourgeoise à l’origine de la redécouverte de cet auteur, il filme les vestiges des lieux par lesquels il est passé et rencontre ses anciens camarades survivants.

Qui est ce fantôme ?

Hanuš Hachenburg est un jeune garçon né à Prague et déporté en 1942 à Theresienstadt. Cette ville servait de vitrine au régime nazi pour montrer que les Juifs étaient bien traités.

C’est à cette occasion que le jeune Hachenburg a pu écrire dans le journal publié par sa chambrée. Ce quotidien intitulé Vedem c’est-à-dire En tête mettait en avant ses poèmes tels que Je suis seul ou Quand mon fils sera grand. Ses camarades racontent qu’il les leur lisait à haute voix malgré le tumulte permanent de la chambre.

Le journal Vedem

Une pièce de théâtre :

En hiver 1943, il écrira même une pièce de théâtre pour marionnettes On a besoin d’un fantôme. C’est une comédie noire où derrière les « saucissons brutaux », on trouve les nazis et derrière l’ « Analphabète illuminé », on trouve Adolf Hitler lui-même.

Tragiquement, Hachenburg ne verra jamais grandir son fils puisqu’il sera déporté à Auschwitz en juin 1944. Lors d’une sélection effectuée par le sinistre Mengele, il sera jugé trop frêle, pas assez solide dans sa catégorie des moins de seize ans. Il mourra le 10 juillet 1944 dans les chambres à gaz du camp.

Les textes évoqués dans le film et dans l’article sont disponibles depuis 2015 grâce à l’éditeur Rodéo d’âme sous le titre On a besoin d’un fantôme.

Voici la bande-annonce du film : https://www.sanchoetcompagnie.fr/film/le-fantome-de-theresienstadt/