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« Au centre d’une grande ville européenne, un complexe hospitalier à l’abandon est racheté par un entrepreneur. Les lots sont découpés, les bâtiments réhabilités en logements, les premiers habitants emménagent. Sernin est embauché comme gardien, Nisrin comme femme de ménage. Les deux jeunes gens découvrent le labyrinthe du chantier, ses recoins, ses sous-sols, et entrevoient des choses qui auraient du rester cachées. Des bruits derrière les murs. Des ombres au bout des corridors. »
 

Bientôt le clap de fin pour Le Naurne 

Après 12 épisodes et quelques belles frayeurs dans les sombres couloirs d’un complexe hospitalier en rénovation, Sernin, Nisrin et les habitants/occupants du Naurne voient approcher le bout du tunnel ( ? )
En partenariat avec le Shadok, ce feuilleton littéraire numérique & fantastique démarré en octobre dernier sera à l’honneur à la médiathèque André-Malraux de Strasbourg, du 17 au 19 juin 2015. Ses auteurs Léo Henry, luvan & Laure Afchain y seront en résidence d’écriture pendant trois jours, enfermés dans une salle secrète, pour boucler les trois derniers épisodes !
Au final -et s’ils trouvent la sortie…- une rencontre est prévue avec le public le vendredi 19 juin à 18h, en salle de conférence de la médiathèque Malraux : l’occasion pour vous d’en savoir plus sur ce projet atypique, et de rencontrer/revoir ses auteurs !
Pour vous faire patienter, et vous convaincre que Le Naurne n’est décidément pas un endroit comme les autres, voici un extrait de l’épisode 12 [ATTENTION SPOILER ! sélectionnez l’espace entre les traits pour faire apparaître le texte]


Sernin, debout au vasistas, étudie les formes du Naurne dans le jour blanc. Le tracé des toits et des murs, la lumière, les pans d’ombre. Les éclats vifs, de loin en loin, sur les vitres, les carrosseries. Les flics sont là avec la voiture banalisée, habituelle Mégane gris métallisé. Christine Lehmann, juste à côté, fume et cause dans la radio, le fil en tortillon jusque dans l’habitacle. Elle attrape toutes les minutes et demie un café en carton très profond, dont elle soulève prudemment le couvercle puis qu’elle referme sans l’avoir porté à ses lèvres.
Sernin observe depuis les hauteurs. Il a l’attention, la patience du rapace sous les toits. Même de loin, il devine la douceur des traits de la commissaire, ses pattes d’oies, ses rides de sourire. Ses cheveux sombres, profonds, des cheveux comme sa voix. Christine Lehmann laisse tomber le mégot sans l’éteindre, attrape le café sans regarder – poc, quelque chose s’est renversé, Sernin rentre la tête.
Sur le bureau en bordel, sur le fouillis de cartes, de dessins médiumniques, de tracés automatiques, la tasse de Sernin est tombée seule et il regarde, incrédule, le fond de jus noir s’épancher en rigole, en trait fin sur les planches. Un œil dehors pour voir la flic pester : son gobelet a glissé des mains, a éclaté au sol. Un œil dedans pour voir l’accident progresser. Sur le mille-feuille et plusieurs épaisseurs, en dégouttant, s’étalant comme dans du buvard, le liquide trace un flux. Fébrile, Sernin écarte les premiers feuillets. Il y a une rivière en superposition. Un cours d’eau très ancien, noir et bourbeux. La source thermale.


 
Et pour finir, hop ! un bonus : une interview de Léo qui nous parle du Naurne, pour Arte et le Shadok :
http://www.shadok.strasbourg.eu/le-naurne-le-feuilleton-fantastique-numerique-par-arte-creative/
Sur ce, bonnes lectures (numériques ou papier) et à vendredi 19 juin, 18h !
 

carac0l (médiathèque André-Malraux)