L’aventure du Prix européen du roman d’amour s’est déroulé de février à mai pour la sélection. La remise du prix aura lieu en février 2020. Laurence, fidèle lectrice du réseau des médiathèques de Strasbourg, partage avec nous ses impressions et vous donnera peut-être envie de rejoindre la 2e édition !

Merci à elle d’avoir répondu à nos questions.

  1. Bonjour Laurence, pouvez-vous vous présenter ?

J’ai une soif d’apprendre depuis mon enfance. C’est ainsi que très tôt, j’emportais livres et revues dans une besace pour m’isoler dans un coin de nature et ainsi découvrir, comprendre, aller plus loin dans mes réflexions. Les sciences ont été mon domaine de prédilection et ont guidé mon choix d’orientation à savoir enseignante en physique et chimie. J’ai passé de nombreuses années à étudier, fréquenter les bibliothèques, avoir des liens privilégiés avec les documentalistes. Il y a eu également une place pour le rêve, le merveilleux, la poésie à travers des œuvres comme “Le grand Meaulnes” d’Alain-Fournier ou “Paroles” de Prévert. Aujourd’hui je participe au club de lecture de la médiathèque André Malraux et échanger autour des livres est un grand plaisir.

  1. Quel type de lectrice êtes-vous ?

Je lis beaucoup, tous les jours, et je ne peux me passer des livres. Avant chaque déplacement, voyage, je fais le plein de documents de toutes sortes pour ne pas me retrouver à court de lecture. Comme je me passionne facilement pour un livre, un auteur, une discipline,  je rebondis avec de nouveaux choix de lecture et le cheminement se poursuit. Comme je consulte les bibliothécaires pour trouver les ouvrages, je me laisse porter par leurs propositions et je suis émerveillée par leurs visions et connaissances différentes; ces moments-là sont particulièrement magiques.

  1. Comment avez-vous eu envie de lire les 7 livres de la sélection du Prix européen du roman d’amour ?

J’étais à la soirée de présentation publique des 7 livres des 7 pays européens qui se tenait à la Médiathèque André Malraux dans le cadre du festival littéraire “Ces pages d’amour”. L’association BOOK1 orchestrait cet événement, les partenaires culturels européens intervenaient et ce fut un moment culturel brillant et délicieux. La présence du traducteur d’Alessandro Baricco a été un moment inoubliable. Les préludes musicaux et les présentations en langue étrangère agrémentaient la présentation des romans. La proposition de lire 7 livres de 7 pays européens  à travers 7 auteurs talentueux autour du thème de l’amour était très séduisante.

  1. Comment s’est passé la lecture des titres ? Comment les avez-vous choisies ?

J’avais déjà lu “La jeune épouse” car l’auteur italien  a une grande notoriété et son style quasiment musical vous transporte. L’arrivée de la jeune fille au sein d’une famille mystérieuse car pratiquant des rituels, la longue attente du fils entrecoupée de moments érotiques et les intrusions de l’auteur dans le récit sont des situations exquises.
J’ai alors débuté réellement la sélection avec “Terminal terrestre” de Daniel de Roulet car empressée de découvrir comment un couple qui dure entreprend un long voyage pour évaluer l’amour qui les unit. Ce journal tenu par l’auteur suisse au cours leur long périple m’a touché car empreint d’exotisme et de poésie.
Avec un titre comme “Autoportrait à l’hippopotame”, le roman autrichien présageait des moments cocasses. La venue d’un jeune étudiant chez un recteur de faculté pour s’occuper du placide herbivore est l’occasion pour Arno Geiger de dresser un portrait tout en finesse d’une jeunesse qui évolue tant bien que mal dans une époque complexe.
Le roman choral de Valérie Tong Cuong intitulé « Par amour » illustre les grands dévouements accordés aux autres au milieu des tourments d’une guerre. L’acte généreux d’une mère qui envoie ses enfants en Algérie pour leur éviter les bombardements qui détruisirent le Havre est bouleversant.
Le destin d’une jeune espagnole, peu banal, sur un rythme trépidant constitue la grande fresque de « L’espionne de Tanger » de Maria Duenas. La passion et l’engagement sont à l’honneur sur fond de l’histoire de l’Espagne coloniale.
C’est ainsi que s’est poursuivi ma progression au sein de la sélection; d’abord séduite par une nouvelle proposition autour du thème de l’amour puis investie par le pays et l’auteur.
La lecture du roman allemand illustre l’espoir qui naît suite aux tourments de la vie et celle du roman russe interroge la part des hasards, des coïncidences et des miracles dans la rencontre amoureuse.

  1. Avez-vous un ou des titres préférés ?

Mon choix s’est porté sur ce couple qui décide d’emprunter au autre parcours sur le chemin de la vie à deux, parcours entrecoupé de « Terminal terrestre  » dans chacune des villes parcourues entre la Terre de feu et l’Alaska. Ce long poème d’amour écrit par Daniel de Roulet à sa femme qui décrit leurs moments de connivences mais aussi de bouderies est d’une grande tendresse.

 

  1. Que vous a apporté cette expérience ?

Découvrir que l’amour pouvait se décliner de maintes façons.

Découvrir des romanciers talentueux et me diriger plus souvent vers le rayonnage “littératures européennes”.

  1. Recommanderiez-vous cette expérience à d’autres lecteurs ? Pour quelles raisons ?

Bien sûr ! La littérature de l’Europe est mise à l’honneur et cela donne la possibilité de rencontrer des lecteurs, des associations, des institutions culturelles et d’échanger.

 

  1. Quelles questions aimeriez-vous poser à Maria Duenas, lauréate de la première édition lors de sa venue à Strasbourg en février 2020 ?

–  Quelle nouvelle dimension procure ce prix européen du roman d’amour après les autres récompenses déjà décernées pour “L’espionne de Tanger”?

– Sira est une jeune femme qui se relève après chaque difficulté et qui comprend qu’elle ne peut compter que sur elle-même pour évoluer. A travers Sira et les autres héroïnes de vos romans, souhaitez-vous encourager les jeunes filles à devenir indépendantes?