Voici les textes qui ont été déposés sur le billet qui contenait la photo. (ici)

Pour voter, commentez ce billet en mentionnant le numéro du texte que vous préférez. Vous avez jusque samedi 4 avril à 9h pour voter ! Vous pouvez aussi déposer un petit mot, un encouragement pour nos premiers courageux ! Le gagnant sera annoncé samedi à 12h.

Merci pour vos participations qui nous surprennent, nous élèvent, nous intriguent.

Et rendez-vous dimanche soir pour une nouvelle photo !

Texte 1 : d’ Ebenézer Tetsi

Au cœur de la forêt enchantée,
Où vivent créatures lumineuses et sapins,
Je te découvre un être magique,
Pourtant ni lutin, ni elfe, ni gobelin.

Son regard me transperce,
Comme les rayons du soleil,
Car me ramène dans le passé,
Où un homme, nommé Narcisse,
De par sa grande beauté,
Enorcella une douce nymphe.

Ce produit des jeux de symétrie,
Bien que tangible mais irréel,
Connait tous les secrets de mon âme,
Même ceux au fin fond de mes caches.

Ici, point de tragédie grecque,
Mais toujours ce même mystère sans âge,
Ce instant suspendu narre la rencontre,
Entre mon moi et cet ami imaginaire,
Cet ami: c’est l’écho de ma personne.

Texte 2 : de Tiben

Confiné, isolé, dégoûté,
Carnaval annulé, voyage ajourné,
Maquillage rangé, masque remisé
Gondole à l’arrêt, canal déserté

Dans ce monde inquiet, à l’arrêt,
reste la beauté des forêts,
les merveilles jusque là cachées
s’affranchissent de notre cruauté

Quand tout cela sera passé,
Quand nous ne serons plus infectés
Que le réveil aura enfin sonné
Subsistera un seul souhait

Que la nature ne soit plus jamais
Délaissée, oubliée, exploitée,
Que toutes les leçons en soient tirées,
Qu’elle soit respectée, valorisée

Texte 3 : de Valmy

D’écoles en écoles jusqu’à l’écorce des pins

J’ai cherché partout un miroir pour me voir. J’ai tenté de parler jusqu’à l’essoufflement ; jusqu’aux larmes j’ai soufflé des mots qui n’ont jamais fait que signifier. J’ai essayé aussi d’être passionné, de voir si, laissant libre cours à mes tendances naturelles, un chemin allait se dégager. Mais je suis revenu sur mes pas, ivre et fatigué. J’ai bien réfléchi, puis je me suis perdu. Alors j’ai cessé, mais rien n’y fait, ça ne marche pas non plus.

J’ai usé de raison, tenté la passion, vécu l’expérience.

Je n’ai plus su que faire et je tournais en rond, puis j’ai accéléré ma rotation. Je suis sorti et j’ai couru dans la forêt. Jusqu’à l’épuisement, je cours parmi les pins. Jusqu’à la souffrance, je souffle au sein des bois. Je ne connais toujours rien, ni de moi ni des arbres, ni des livres qu’on en fait. Je crois savoir une chose : il n’y a pas de miroir qui renvoie mon image.
Mais enfin je suis un corps.

Maintenant, je vis parmi les pins

Texte 4 : d’Anonyme

le précieux n’est pas paillettes ni brillants
le précieux n’est ni carmin ni caramel fondant ni orange vive
ni rubans ni plissés ni soie ni percale
le précieux n’est ni or ni diamant
le précieux n’est ni forêt luxuriante ni miroir aux alouettes
aujourd’hui
le précieux est simple rectangle blanc
sur des visages fatigués

Texte 5 : de Martin T

A rêver d’ailleurs
Vêtu de ses parures
Alice repart.

Texte 6 : de Claude van Ackere

Il y a des femmes mystérieuses
Il y a de brusques gémissements
Il y a un chatoiement d’ombres fondues
Il y a des tourbillons fluides
Il y a les chants orangés des rossignols
Il y a ces êtres abandonnés
Il y a dans la lumière de l’aube la peur
Il y a des battements de cœur jusqu’au vertige
il y a qu’enfin il se montre à visage découvert
Il y a qu’il terrorise la planète entière
Il y a au XXI° siècle le règne de l’épouvante qui commence
Il y a peut-être une chance de retrouver notre humanité
Il y a un grand changement d’habitus à opérer
Il y aura alors une lueur d’espoir.