En cette semaine 6, vous avez choisi à l’unanimité ce très beau texte mêlant modernité et romantisme. Bravo à la gagnante et rendez-vous demain pour une nouvelle photo !

Texte 1 : de Cécile

Il faisait froid ce soir de novembre sur la plage du petit port, pas loin de Saint-Malo. En repartant, j’ai vu ce type qui se prenait pour Lamartine, ou Musset, je ne sais plus. Un Lamartine contemporain, qui à la place d’écrire de la poésie, mitraillait de son téléphone l’écume, la brume, l’isolement, la nature dépeuplée parce qu’elle n’était pas là, blablabla. Il me faisait rigoler avec cet air tourmenté, une vraie peinture de Caspar David Friedrich… Sur le coup, je me suis demandée ce que deviendraient ses photos. Qui se souviendrait de ce moment où il se récitait ;
« Souvent sur cette plage, à l’ombre d’un rocher,
Au coucher du soleil, tristement je m’assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la mer,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds. »
Du coup, je l’ai pris en photo avant de quitter la plage, pour qu’au moins, il reste quelque chose de ce moment. Il me faisait grave rigoler, genre Lorenzaccio des temps modernes. Les jours et les semaines ont passé. Je n’ai pas oublié, au point qu’aujourd’hui il me hante. Alors voilà, je vais poster cette photo sur Twitter #Unseulêtrevousmanque,ettoutestdépeuplé, RT apprécié.