En cette semaine 7, vous avez choisi un échange épistolaire.
Bravo au gagnant et rendez-vous demain pour une nouvelle photo !
Texte 1 : d’E.T.
Inuvik, mai 1987
Chère Lotte,
J’ai été attristé par ta dernière lettre. Bien que nous ne sachions le dénouement de cette fièvre qui gagne de nombreux pays, j’ai le sentiment que rien ne sera plus comme avant. Malgré les intimidations et les arrestations, nous restons déterminés. De nombreux ouvriers ne sont pas retournés travailler et bon nombre de jeunes ont démontré qu’ils avaient aussi leur mot dire. Nous avons longé les quais puis traversé la place du marché, pour finalement rejoindre l’hôtel de ville. Il y avait une grande foule. Juge s’en toi-même en lisant l’extrait de journal qui accompagne cette lettre. Continue à veiller sur nos enfants.
Affectueusement,
Pitisuaq
Sherbrooke, juin 1987
Cher Pit,
Tu l’as dit : rien ne sera plus comme avant. Ici et là se murmure que le destin est entre nos mains. Que la situation ne peut durer. Mais de quoi sera fait nos lendemains ? De rivières de sang et de femmes inconsolables comme la mère Michelle, qui a perdu son frère et l’un de ses fils ? Personne n’ose plus sortir de peur d’être arrêté et emprisonné. Seuls les facteurs et quelques commerçants parviennent à apporter une lueur dans ce sombre paysage. Malgré les instants de bonheur compagnie de nos enfants, je redoute le dénouement tant le silence qui nous entoure, ressemble étrangement à celui qui précède la tempête. Faut-il donc mourir pour des idées comme l’indique la photo ? Je ne le sais. Une seule certitude : tu nous manques terriblement.
A toi pour toujours,
Kjarlotte