« A Strasbourg, des décennies plus tard, espérant une douce détente, j’écoutais des musiques qui sentaient le sable chaud et goûtaient le lait de coco, mais elles me promenaient inévitablement jusqu’aux marais salants de Niodor. Depuis les bords du Rhin, une source souterraine irriguait les dédales de ma mémoire. Musique ! Pluie de notes, bruine de mots et voilà le passé qui fleurit. Floraison mentale, des visages par bouquets. »

Après Le ventre de l’Atlantique (2003), Fatou Diome a prolongé le parcours de la jeune Salie dans Impossible de grandir (2013). Poussée par « la petite », son double intérieur, Salie revisite son passé d’enfant illégitime au Sénégal. A partir de souvenirs personnels, Fatou Diome raconte, tantôt avec rage, tantôt avec douceur et humour, l’histoire d’une enfant qui a grandi trop vite et peine à s’ajuster au monde des adultes.
Dès le début du récit, dès les premiers pas, la musique est là et contribue à faire remonter les souvenirs. Solo quiero caminar de Paco de Lucia, (je veux seulement marcher), un refrain qui va « accompagner [sa] marche sur le tapis coulissant de la vie ».

Fatou Diome nous initie aussi aux sonorités qui ont accompagné les premières étapes d’un parcours, avec une véritable bande son de morceaux choisis : Ifang Bondi, Ouza Diallo, Kandia Kouyaté…
Comme le dit Salie : « tu vas sur Youtube et tu découvres » !