Les Mandy habitent de génération en génération la même maison en bois posée au bord des rails près de la gare Nyugati à Budapest. Le jeune Imre grandit dans un univers mélancolique de non-dits et de secrets où Staline est toujours tenu pour responsable des malheurs de la famille. Dans le petit bout de jardin, dès les premières pages, le grand père fredonne une chanson aussi sombre que ses souvenirs… Un air qu’il faudra garder en arrière fond de la lecture de Sombre dimanche d’Alice Zeniter, une saga familiale à la poétique singulière, tout en dégradés de lumière et de nostalgie.

Szomorú Vasárnap (Sombre Dimanche) est un morceau de jazz écrit en 1933 par l’artiste hongrois Rezső Seress, en mémoire des êtres défunts aimés du compositeur. Ce morceau, très triste et mélancolique, est devenu célèbre, principalement parce qu’il a été interdit dans la plupart des établissements de Budapest qui craignaient de pousser leurs clients au suicide. Les légendes urbaines lui ont valu d’être surnommée ‘‘le morceau interdit à Budapest’’ ou encore ‘‘le morceau suicidaire hongrois’’.
Dans une version française, reprise par Claire Diterzi :