Il fallait absolument commencer par cette vision maritime pour vous parler de Björn Larsson et de son roman Le Cercle celtique (Gallimard, Folio Polar culte). Car lire Bjorn Larsson c’est d’abord vivre une ambiance, celle des flots de la Mer du Nord, qui place à portée de voile de la Suède, le Danemark, l’Ecosse, l’Irlande. Un décor qui nous fait franchir des détroits, nous cacher dans des fjords, giter dans le canal calédonien, faillir sombrer dans un maelstrom, mais aussi trouver quelques instants de répit dans de petits ports et leurs pubs… auprès de marins soupçonneux.

Car Le Cercle celtique c’est aussi prendre des risques et se confronter aux mystères des peuples celtiques, avec leur longue histoire et ses enjeux, leurs rites parfois sombres et leurs légendaires malédictions. De la même façon que des corps sacrifiés peuvent resurgir de la tourbe après des siècles de silence, quelles vérités vont bien pouvoir révéler le capitaine du Rustica et son passager, tous deux en quête de liberté, sur les traces de l’étrange MacDuff et de ses acolytes aussi menaçants que les éléments.

Björn Larsson, écrivain et professeur suédois, navigateur épris de liberté, a mis énormément de lui-même dans ce roman. Aventure, suspense, histoire, mystère…  Il est temps de larguer les amarres et de prendre le large avec lui !

« La mer n’était pas pour MacDuff qu’une simple forme de vie, c’était le fondement même de sa relation avec la réalité. C’était apprendre à vivre dans une perpétuelle mobilité, à ne rien considérer comme acquis, à s’entraîner constamment à toujours plus d’humilité et de respect envers ce qu’on ne maîtrise pas, et à profiter pleinement de chaque instant. C’est en mer que l’on saisissait les vraies dimensions et la juste valeur de l’être humain. A terre, disait MacDuff, on s’imagine toujours être plus important que ce que l’on est en réalité. On essaie de laisser des marques, aussi bien dans l’esprit des autres que dans l’éternité. Sur mer on sait que cela ne sert à rien. Une fois que la traîne derrière le bateau a disparu, c’est comme si rien ne s’était jamais produit. »