Dans quelques jours, les médiathèques vont vous faire trembler ! Pour sa 7e édition, la nuit de la lecture sera LA NUIT DE LA PEUR. La peur est une émotion que nous connaissons tous, c’est aussi un instinct de survie face à une menace réelle ou imaginaire. L’angoisse n’est pas loin, ce sentiment de profonde inquiétude qui modifie notre appréhension du monde. Rendez-vous samedi 21 janvier 2023 dans les médiathèque de Strasbourg pour vivre la peur dans tous ses états. Découvrez le programme complet sur https://stras.me/nuitdelalecture
Des contes et albums pour enfants aux histoires fantastiques, des sagas de science-fiction dystopiques aux enquêtes policières, jusqu’aux récits et essais contemporains qui traitent de nos effrois intimes et collectifs face aux crises que nous traversons, le motif de la peur imprègne la littérature et nous invite à explorer toutes les formes de narration, tous les formats de lecture… en particulier la nuit ! Pour vos prochaines nuits blanches, voici une courte sélection de romans qui NOUS ont fait peur !
Ces huis-clos dont on voudrait sortir… vivant
« Shutter Island » de Dennis Lehane : Au large de Boston se trouve l’île nommée Shutter Island. Dans les années 1950, on y trouve un hôpital psychiatrique qui accueille des pensionnaires au lourd passé de meurtriers sanguinaires. Une dangereuse schizophrène a disparu. Au fur et à mesure que le temps passe, deux policiers s’enfoncent dans un huis-clos angoissant, dans une quête de vérité.
« Am, Stram, Gram… » de M. J. Alridge : Deux jeunes gens sont enlevés et séquestrés au fond d’une piscine vide dont il est impossible de s’échapper. À côté d’eux, un pistolet chargé d’une unique balle et un téléphone portable avec suffisamment de batterie pour délivrer un terrible message : « Vous devez tuer pour vivre. » Les jours passent, la faim et la soif s’intensifient, l’angoisse monte. Jusqu’à l’issue fatale. Tuer ou être tué. Les enlèvements se succèdent et ces crimes pervers laissant des survivants traumatisés font de ce thriller un huis clos des plus dérangeants. La peur de mourir ou encore de donner la mort nous font nous remettre en question sur ce que nous ferions à leur place.
« Blizzard » de Marie Vingtras : 5 personnages prisonniers d’une tempête en Alaska dont on suit successivement les pensées et le passé. Un enfant et une femme disparaissent dans le blizzard. Mais comment se sont-ils retrouvés là ? Des chapitres courts, des secrets dévoilés au compte-goutte, une écriture efficace et un rythme soutenu en font un huis-clos glacial et captivant.
Quand la monstruosité prend forme
« Au bal des absents » de de Catherine Dufour : Claude, quadragénaire désœuvrée, est sur le point d’être expulsée de son logement quand elle reçoit une étrange sollicitation par mail. Un avocat américain lui propose, contre une grosse somme d’argent, d’habiter une villa où une famille a mystérieusement disparu un an plus tôt. Une histoire de maison hantée déroutante et résolument moderne.
« Laisse-moi entrer » de John Ajvide Lindqvist : Un premier roman qui réinvente le mythe du vampire à travers une histoire d’amour et d’amitié atypique. Un livre à la fois sanglant et glauque et terriblement touchant et tendre sur la rencontre de deux êtres que la vie n’a pas épargnés.
La vérité ? le mensonge ? … le doute ?
« Avalanche hôtel » de Niko Tackian : Janvier 1980. Joshua Auberson, agent de sécurité à l’Avalanche hôtel, un palace situé sur les hauteurs de Montreux, enquête sur la mystérieuse disparition d’une cliente. Janvier 2018. Le même homme se réveille du coma à l’hôpital et se dit que toute cette histoire n’était qu’imaginaire. Amnésie ? un doute subsiste.
« Au printemps des monstres » de Philippe Jaenada : Le corps d’un garçon de 11 ans, Luc, est retrouvé dans un bois. Un corbeau qui se fait appeler l’Etrangleur, inonde les médias, les institutions et les parents de la victime de lettres ignobles, diaboliques, cruelles. Lucien Léger est finalement arrêté et avoue le meurtre avant de se rétracter. Condamné à perpétuité, il ne cesse de clamer son innocence. Dans cette histoire tout est trouble, tout est factice. Tout le monde truque, ment, triche. Les monstres ne sont pas souvent ceux qu’on désigne.
La dictature terrorise les personnages comme les lecteurs
« 1984 » de George Orwell : Dans un monde futuriste et totalitaire où Big Brother répète que la guerre c’est la paix, la liberté c’est l’esclavage, et l’ignorance, la force, Winston Smith, employé au ministère de la Vérité, falsifie l’histoire pour ne pas compromettre le pouvoir qui se serait trompé dans le passé. Dans une société où les sentiments de l’humain ont été éliminés, il cherche l’amour et la liberté. Un récit angoissant et oppressant où l’on tremble devant les ravages d’une dictature. (Nathalie)
« La servante écarlate » de Margaret Atwood : Devant la chute drastique de la fécondité, une république fondée par des fanatiques religieux a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Terrifiant récit dans lequel l’autrice n’a rien inclus « que l’humanité n’ait déjà fait ailleurs ou à une autre époque, ou pour lequel la technologie n’existerait pas déjà ». Expérience de la terreur que de vivre sous une dictature, et du risque de dictature. (Nicole)
La peur n’a pas d’âge, avec les classiques
« Ça » de Stephen King : Une entité maléfique terrorise une bande d’enfants durant les vacances d’été. Des années plus tard, alors que le monstre resurgit, l’un d’eux rappelle aux autres le serment d’autrefois. Ce récit dresse un tableau saisissant de la vie quotidienne dans une petite ville américaine. Une métaphore de la peur de grandir et de la volonté d’oublier les traumatismes du passé. Ce monstre va hanter vos nuits pendant longtemps !
Un classique qui fait appel à nos phobies et nos terreurs enfantines, et qui m’a terrorisée avec sa présence maléfique omniprésente, mais toujours tapie dans l’ombre, prête à surgir de n’importe où.
« Soleil vert » de Harry Harrison : New York, août 1999. La surpopulation est telle que les ressources naturelles ne suffisent plus à nourrir la population, qui doit se battre pour survivre. C’est dans ce contexte très tendu qu’Andy Rush enquête sur le meurtre d’un gros bonnet de la politique. Le crime semble crapuleux et Andy doit parcourir les tréfonds de la mégalopole. Est-il prêt à découvrir le sombre secret de la nourriture de synthèse qu’on appelle « soleil vert » ? Un indémodable classique qui nous transporte dans une société du futur tellement réaliste que ça en est effrayant.
Contes et nouvelles de Maupassant, en particulier « La chevelure » : un collectionneur découvre à l’intérieur d’un meuble ancien qu’il vient d’acheter une chevelure de femme dissimulée dans une cachette. Commence alors une histoire de désir et de démence pour l’homme, obsédé par son amante inanimée. Folie, étrange, obsession morbide… Quand la psyché humaine devient l’un des ressorts du fantastique ! Maupassant « On a vraiment peur que de ce qu’on ne comprend pas. »
« De Goupil à Margot : histoires de bêtes » de Louis Pergaud : Ce recueil de nouvelles publié en 1910 n’a pas pris une ride. Des nouvelles dramatiques mettant en scène des animaux – et des hommes – de nos campagnes. Les animaux sauvages peuvent s’y révéler cruels entre eux, mais que dire de la cruauté et du sadisme de l’homme… Des histoires qui révèlent une noirceur et un pessimisme profond, terriblement angoissantes.