Qu’est ce que Le Beau Jardin ?
Le beau jardin , un endroit où on a envie de flâner, de se détendre ? C’est aussi le nom d’une récente maison d’édition créée par Pierre Marchant.
Auteur alsacien de polars médiévaux, éditeur au Verger éditeur, cofondateur de la fameuse collection des Enquêtes Rhénanes, ce passionné des livres a souhaité s’ouvrir de nouveaux horizons en créant la maison d’édition Le Beau jardin en 2020, en pleine période de Covid : un double défi !
Nous l’avons reçu à la médiathèque André Malraux samedi dernier afin de l’écouter nous parler de sa passion pour les livres, de son travail d’éditeur et de ses choix éditoriaux pour cette nouvelle maison d’édition.
Tous les livres publiés au Beau Jardin ont une couverture signée de l’illustratrice Vlou. Une charte graphique soignée qui permet d’identifier facilement cette maison d’édition dans le paysage éditorial.
Trois collections à découvrir
Dans ce Beau Jardin, on « cultive le goût des personnages riches et des relations humaines dans toutes les dimensions de la littérature contemporaine », française et étrangère, car Pierre Marchant souhaitait également chercher des auteurs à publier chez nos voisins, au-delà de nos frontières culturelles françaises.
On y trouve l’Herbier, une collection de littérature contemporaine où l’accent porte avant tout sur les personnages, les relations humaines et la transmission. L’occasion de découvrir notamment les romans des auteurs français Janine Elkouby, Willy Hann et Francis Guthleben.
La collection Mauvaise Graine met quant à elle à l’honneur des auteurs de romans policiers européens. On peut y découvrir l’auteur suisse-allemand Hansjörg Schneider pour Les cailloux d’argents et L’homme flottant, un roman noir atypique qui nous plonge dans les tréfonds de la propre vie d’un enquêteur. L’irlandais Sam Millar a été découvert par l’entremise de son traducteur en France, Patrick Raynal, écrivain et critique spécialiste de littérature américaine : Black’s Creek, est un roman noir se passant aux Etats-Unis impliquant un groupe d’enfants en quête de vengeance. Citons aussi la britannique Elizabeth Haynes pour Le meurtre de Harriet Monckton, un polar à la sauce victorienne basé sur des faits réels.
Enfin, la collection Sentinelles propose des textes plutôt courts à l’écriture soignée. A titre d’exemple, le recueil de nouvelles de l’auteur belge Michel Lambert, Le ciel me regardait, où chaque nouvelle est un instantané de vie d’un personnage.
Comment se fait la sélection éditoriale ?
A cette question, Pierre Marchant explique qu’il fonctionne beaucoup par bouche-à-oreille et par affinité, s’appuyant sur son réseau de d’auteurs et de traducteurs. De plus, de belles rencontres ont eu lieu lors de résidences d’écriture ou sur des salons littéraires, par exemple au Salon du Livre de Francfort.
Par ailleurs, des centaines de manuscrits – 2 à 3 tonnes par an selon Pierre Marchant ! – sont envoyés au Beau Jardin et la sélection s’avère drastique ! L’éditeur souligne la difficulté de sélection des textes en lien avec sa ligne éditoriale. Les réponses aux auteurs peuvent mettre un peu de temps à leur parvenir, Pierre Marchant étant seul à lire les manuscrits !
Actuellement, environ 6 romans sont publiés au Beau Jardin chaque année.
La publication de livres étrangers implique bien entendu un travail de traduction. L’éditeur s’appuie ainsi quelques traducteurs émérites dont fait partie Irène Kuhn, une des rares professionnelles sachant traduire le suisse-allemand. Pour le Meurtre de Harriet Monckton, en raison de la taille du roman et des délais impartis, la traduction a été répartie entre trois professionnels différents, chacun restituant le voix propre de chacun des personnages de ce roman choral !
A suivre au Beau Jardin ?
Le dernier livre de Michel Lambert intitulé Cinq jours de bonté vient de paraître et raconte les retrouvailles d’un couple séparé par la maladie qui dispose de cinq jours pour se retrouver.
A l’automne, Le Beau Jardin éditera un écrivain letton très connu dans son pays, Imants Ziedonis. Vous pourrez d’ailleurs découvrir cet auteur lors d’une exposition à la médiathèque Malraux en octobre, dans le cadre de la présidence letton du Comité des ministres du Conseil de l’Europe qui débute ce mois-ci.
A découvrir également prochainement un nouveau roman policier de la britannique Elizabeth Monckton.
Depuis les premiers financement avec Ulule, Le Beau jardin commence à bien s’installer et à susciter un certain intérêt de la presse nationale. Pari réussi pour Pierre Marchant. Tout comme Le Verger éditeur, Le beau Jardin vient de rejoindre le groupe Ebra / La nuée bleue et bénéficie désormais d’un réseau de professionnels sur lequel s’appuyer pour pouvoir étendre ses racines. Pierre Marchant va ainsi garder son cap et sa ligne éditoriale.