Le 13 février 2020, il y a un an jour pour jour, la lauréate du Prix européen du roman d’amour venait à Strasbourg. La première édition de ce prix biennal lancé en 2018 fut une belle expérience de lecture partagée avec le public et de collaboration avec nos partenaires strasbourgeois. Programmé dans le cadre de « Strasbourg mon amour » il en a débordé le concept en mettant en avant les innombrables facettes que l’amour porte : « Amour filial, amour fraternel, amour conjugal, amour paternel ou maternel, amitié, bienfaisance, charité, philanthropie, l’amour est partout, il est notre vie même » (G. Sand, Histoire de ma vie). On pourrait ajouter amour de son pays, de son métier, de la liberté… qu’illustrait bien Maria Duenas dans L’espionne de Tanger. La deuxième édition est malheureusement reportée à 2022 en raison de la crise sanitaire. En attendant la prochaine sélection, voyons un peu ce que deviennent les auteurs promus dans la précédente.

Alessandro Baricco se tourne vers la jeunesse

En 2019, dans The game, Alessandro Baricco portait une réflexion sur la civilisation contemporaine et ses nouveaux codes, les nouvelles technologies façonnant un monde dans lequel, comme dans un jeu, chaque problème est une partie à gagner. Une version adaptée a suivi : The game : la révolution numérique expliquée aux ados, donnant des clés pour mieux la connaître et ne pas se laisser piéger et imaginer le futur. En mars prochain paraitra Don Juan, un album illustré dans lequel l’écrivain italien relate l’histoire du célèbre séducteur… L’amour, toujours l’amour…

   

L’hymne à la vie d’Arno Geiger

Avez-vous déjà lu Le grand royaume des ombres d’Arno Geiger, paru en 2019 ? Durant la Seconde Guerre mondiale, sur les rives du lac Mondsee, en Autriche, le soldat Veit Kolbe goûte quelques mois de convalescence, tandis que la jeune Nanni Schaller séjourne dans un camp pour jeunes filles évacuées et qu’Oscar Meyer fuit Vienne pour échapper aux persécutions. Tissant leurs voix et leurs correspondances, avec une forme de douceur, ce roman décrit leur quotidien à mesure que la défaite nazie approche. Après de nombreux prix littéraires prestigieux, en 2020,  c’est la petite ville de Bad-Wurzach dans le Bad-Wutemberg qui lui a décerné le Friedrich-Schiedel-Literaturpreis (romans historiques).

Plongée en Suisse avec Daniel de Roulet

Ecrivain engagé et auteur de nombreuses chroniques de voyage et d’essais critiques autour de la notion de « mondialité » Daniel de Roulet ne se penche pas moins sur son pays, la Suisse, avec la publication en 2020 de La Suisse de travers, une découverte littéraire et géographique de la Suisse à travers 29 parcours, chaque promenade associée à un écrivain ou une personnalité intellectuelle. Très prochainement paraitra L’oiselier,  une enquête fictive autour de trois meurtres et un enlèvement survenus en Suisse entre 1977 et 1978, dans un contexte de tensions séparatistes entre francophones et alémaniques autour des actions du Front de libération jurassien.

Relire Igor Sakhnovski

A l’occasion de cet article nous apprenons que Igor Fèdovitch Sakhnovski est décédé en novembre 2019 à Ekaterinbourg d’une rupture aortique. C’est peut-être le moment de (re)lire L’homme qui savait tout (finaliste Russian Booker 2007). Un ancien chercheur  en bout de course décide d’en finir en s’électrocutant mais le choc électrique le dote d’une capacité stupéfiante : celle de tout savoir à l’avance. Dans un pays où l’information vaut de l’or, ce don devient vite une terrible menace… Écrit sur un ton léger et dans une langue amène, le livre de Sakhnovski mêle au roman d’espionnage une dose de science-fiction des années 1950, et montre, mine de rien, comment un homme « sans qualités » réussit à gagner sa propre existence contre le monde qui le poursuit…

Valérie Tong Cuong, amour… et culpabilité

« Dans Les Guerres intérieures, Valérie Tong Cuong explore les méandres d’un cas de conscience obsédant et les pièges de la culpabilité. La lâcheté ordinaire, la domination du désir et de la peur et le dépassement de soi sont au cœur de ce livre fiévreux qui met en scène des personnages d’une humanité bouleversante. » Paru en 2019, il a été proposé dans une version audio en septembre 2020, lu par Thibault de Montalembert. Vous pouvez en écouter un petit extrait sur le site de l’éditeur Audiolib.

 

Benedict Wells presque génial

Best-seller en Allemagne (Fast genial, 2012), Presque génial est le troisième roman de Benedict Wells, traduit de l’allemand en 2020 par Dominique Autrand. Il met en scène un ado dont le père est un donneur anonyme. « Enchaînement rapide des situations, dialogue omniprésent, sens du rythme et des rebondissements : Wells emmène les trois gamins à l’autre bout des Etats-Unis en quatre cents pages qui en paraissent dix, à la recherche du père absent qui finit par montrer, lors d’une jolie pirouette finale, le bout de son nez. Quelques scènes mémorables dans un casino de Las Vegas achèvent de faire de ce roman le parfait bouquin à mettre entre les mains d’un ado pour le réconcilier, si besoin était, avec le doux plaisir de la lecture. » (Le Monde)

 

Maria Duenas toujours populaire

Concluons avec Les trois filles du Capitan, le dernier roman de Maria Duenas, déjà vendu à 700 000 exemplaires en langue espagnole avant d’être traduit en français en juin 2020. Son éditrice Katel le Fur nous l’avait très bien présenté en exclusivité au printemps !