« Pour eux j’étais le Slovaque – en Zambie ou à Singapour, je serais l’Européen et, sur la Lune, l’homme tout simplement. »
L’une des voix les plus importantes de la littérature slovaque, vient de s’éteindre. Né en juin 1941, Pavel Vilikovsky était considéré comme le plus grand écrivain contemporain de Slovaquie et un maître de l’ironie. Les Français avaient eu l’occasion de le rencontrer l’an dernier au salon Livre Paris qui avait fait de Bratislava, capitale de la Slovaquie, sa ville à l’honneur.
Il y a quelques années j’avais lu Vert et florissant, un bijou d’humour décalé exaltant les vertus des espions dans l’Europe centrale de la première moitié du XXe siècle (réédité dans quelques jours).
Mais il faut découvrir son dernier roman, Un chien sur la route, joyeuse et sincère déclaration d’amour à la littérature au fil d’un voyage dans « l’Europe des alentours » de son pays, principalement l’Autriche et l’Allemagne. Sur ses pas, sortir de chez soi et apprendre à changer de perspective pour savoir qui l’on est.
Ecoutez ce coup de cœur de libraire qui évoquait le » Woody Allen slovaque » à la sortie de ce titre en 2019.
Pavel Vilikovsky était le seul auteur à avoir remporté le plus prestigieux prix littéraire slovaque « Anasoft Litera » à deux reprises. Également traducteur, il avait transposé dans sa langue maternelle les œuvres de Conrad, Malcom Lowry, Virginia Woolf ou encore de Faulkner.
Un chien sur la route de Pavel Vilikovsky, traduit du slovaque par Peter Brabenec, éditions Phébus. Prix des lecteurs Anasoft Litera 2011.
(Photo : Schwarzach im Pongau, dans les Alpes autrichiennes, où se rend Pavel Vilikovsky.A. KURT/WIKIMEDIA)