Samedi 8 avril, j’ai enfin fait la connaissance de ce génialissime club de lecteurs dont on m’avait tant parlé ! Joie de rencontrer des passionné(e)s de livres, de mots sous toutes leurs formes et de partager coups de cœur et regards bienveillants dans cet espace de parole libre.
Merci à Laurence, fidèle participante, d’avoir pris des notes de nos échanges. C’est avec impatience que je vous donne rendez-vous samedi 10 juin à 11h au 2e étage de la médiathèque Malraux. (Entrée libre sans inscription, dans la limite des places disponibles.) D’ici là, belles découvertes à tous !
Inspiration japonaise
Iris nous présente :
« Quartier lointain » manga de Jirô Taniguchi
Un cadre tokyoïte en visite dans sa maison d’enfance se réveille dans la peau de l’adolescent qu’il était à 14 ans. La tentation est grande de vouloir tout changer… Une très belle histoire pleine d’humanité, qui aborde différents thèmes: le rôle du père, les difficultés à communiquer dans les familles, …et renvoie chacun d’entre nous à sa propre histoire.
Du même auteur, Laurence a apprécié également « Rêverie d’un gourmet solitaire », « L’orme du Caucase » et « Terre de rêves », composée de 5 nouvelles.
Dans la première, le mangaka, s’inspirant de sa propre expérience, raconte l’histoire poignante d’un chien en fin de vie. (larmes assurées).
A ce sujet Bénédicte nous cite l’ouvrage de Simon Johannin « L’été des charognes » (2017), qui commence par la lapidation d’un chien par des enfants.
Et , pour revenir aux auteurs japonais, elle nous présente Yoko Ogawa, romancière japonaise née en 1962, récompensée par de nombreux titres (Prix Akutagawa, prix Tanizaki) Voici quelques titres:
« La Formule préférée du professeur », où une aide–ménagère et son jeune fils entrent dans la vie d’une vieux professeur à la mémoire défaillante.
« Hotel Iris », récit de la relation amoureuse sadomasochiste entre une jeune fille de 17 ans et un homme de 50 ans son aîné.
« La marche de Mina », explore le thème de l’étranger et de la transmission.
A été cité également l’ouvrage de Julie Otsuka: « Certaines n’avaient jamais vu la mer », qui décrit la vie pleine de désillusions de ces jeunes japonaises qui ont quitté leur pays au début du XXè siècle, pour épouser aux US des hommes qu’elles n’avaient pas choisis.
Et maintenant, dansez…
Arlette a un coup de cœur pour :
« Le bal mécanique » de Yannick Grannec (2016)
Dans la première partie, il est question : d’un animateur de téléréalité à Chicago, qui mêle relookage de maisons et thérapie familiale, d’un vieux peintre oublié qui finit sa vie à Saint-Paul-de-Vence, de la collection Gurlitt, découverte en 2012 et composée majoritairement d’œuvres d’art spoliées sous le Troisième Reich.
Dans la deuxième partie a lieu le « bal mécanique », qui a donné son titre au livre. Il s’agit d’un bal costumé devant comporter des éléments mécaniques, qui a eu lieu un soir de 1929, dans l’école du Bauhaus, à Dessau. Cette école , fondée par Walter Gropius , cherchait à développer des idées novatrices en art et en architecture. En ont fait partie Georg Muche, Paul Klee, Vassily Kandinsky… C’est un ouvrage qui couvre le XX’ siècle artistique européen. L’auteure, dont c’est le deuxième livre, fait preuve d’une grande maîtrise de l’écriture, et d’une vaste culture. Son premier titre « La déesse des petites victoires » (2012), a été récompensé par le prix des Libraires.
Petits ou grands secrets ?
Christiane évoque :
« Ce qui reste » (Was bleibt) de Christa Wolf (écrit en 1979, paru en 1990, après la chute du Mur)
C’est la description d’une journée de C.W. , alors qu’elle est surveillée par la Stasi, dans le cadre d’une politique d’intimidation (Einschüchterung). Elle prend différentes mesures pour protéger sa vie privée.
Sur le même sujet a été évoqué le film « La vie des autres » (Das Leben der Anderen) de Florian Henckel von Donnersmarck (2007), qui s’est documenté pendant 4 ans sur la Stasi pour faire le film.
Voyage, voyage
Laurence a lu avec attention :
« Une vie avec Alexandra David-Néel » BD tome 1 et 2 (2016-2017), de Fred Campoy et Matthieu Blanchot
L’exploratrice avait 20 ans lors de l’inauguration du musée Guimet en 1889. Elle y passa de nombreuses heures , et y découvrit sa vocation pour l’étude des philosophies orientales et du bouddhisme tibétain en particulier.
L’auteur Fred Campoy, lui aussi passionné de culture tibétaine, a traité le sujet de manière originale. Il s’est inspiré de l’ouvrage de Marie-Madeleine Peyronnet : « Dix ans avec Alexandra David-Néel », où elle raconte les expériences qu’elle a vécues en temps que dame de compagnie auprès d’Alexandra à la fin de sa vie entre 1959 et 1969 à Digne-les-bains en Provence.
La BD est en noir et blanc pour cette partie sans voyage, donc triste et monotone, et en couleurs lorsque l’action se déroule en Asie.Conjointement à la lecture de cette magnifique BD, il faut lire l’ouvrage de l’exploratrice: « Voyage d’une parisienne à Lhassa », où elle décrit comment en 1924, elle est devenue la première étrangère à entrer dans Lhassa, capitale interdite du Tibet.
Le goût des autres
Christelle s’est inspiré de nos rencontres pour ses dernières lectures :
« Rosa candida » de Audur Ava Olafsdottir Une histoire romanesque, douceur des sentiments…
« Sens dessus dessous »(Sottosopra) 2011 de Milena Angus Raconte la vie des voisins d’un immeuble à Cagliari. Comme Christelle a beaucoup aimé, elle va maintenant lire du même auteur: « Mal de pierres ».
« L’amie prodigieuse » de Elena Ferrante (2016) C’est l’histoire d’une amitié entre 2 fillettes dans le Naples pauvre des années cinquante.
Ont également été cités 2 auteurs espagnols:
Victor del Arbol, ancien policier et diplômé d’histoire:
« La tristesse du samouraï »: un roman policier violent qui de déroule en Espagne entre 1941 et 1981.
« La veille de presque tout »: la toile de fond de ce thriller est la dictature en Argentine. A signaler que cet auteur sera présent le mardi 30 mai à la librairie Quai des brumes à 19h.
Et Manuel Vásquez Montalbán : Ses romans policiers , reflet historique et culturel des quarante dernières années de l’Espagne, ont pour héros Pepe Cavalho, un détective privé catalan et gastronome.
Élémentaire, mon cher…
Vanessa a été déçue par :
« Hiver arctique » de Arnaldur Indridason
Il s’agit d’une enquête de l’inspecteur Erlendur suite au meurtre d’un enfant islando-thaïlandais. Crime raciste ? Le problème de l’intégration des immigrés thaïlandais est au premier plan de cette histoire, au détriment de l’enquête policière, ce qui a déçu Vanessa.
Bénédicte nous confirme l’importance de la dimension sociologique dans les ouvrages de cet auteur et nous recommande « L’homme du lac » .
Et pour rester dans les thrillers, on a cité :
« Je ne suis pas un serial killer » de Dan Wells, l’histoire d’un jeune sociopathe qui identifie les serial killers en se servant de sa différence
Tony Hillerman (1925-2008), qui introduit l’ethnologie dans ses romans traitant des Navajos et de la police tribale.
Et Emelie Schepp, suédoise, qui en 2013 a publié, à compte d’auteur, son premier roman policier, début d’une trilogie, maintenant traduite en 30 langues, ayant pour héroïne Jana Berzelius, procureur.
So British
Valérie a dévoré :
Dans la « La quiche fatale » (The Quiche of Death) (publié en France en 2016, écrit au début des années 90) , M.C. Beaton, pseudonyme de Marion Chesney, racontait l’histoire d’une quinquagénaire qui décide de quitter Londres, où elle a une agence de relations publiques, pour s’installer dans les Cotsworlds, au sud-ouest de l’Angleterre. Pour s’intégrer dans son nouveau village, elle décide de participer à un concours de quiches. Malheureusement le juge qui a goûté la sienne est retrouvé mort, empoisonné. Elle est alors obligée d’avouer qu’elle a acheté la quiche fatale chez un grand traiteur londonien. S’ensuit une enquête policière…C’est un mélange d’Agatha Christie et d’ « Inspecteur Barnaby », avec des paysages et des ambiances « so british ». En Angleterre, elle en est à sa 27ème enquête! C’est également une série télévisée.
Aujourd’hui, Valérie nous présente le tome 2: « Remède de cheval », où le nouveau vétérinaire du village succombe à une injection destinée à un cheval. Agatha Raisin prouvera qu’il ne s’agit pas d’un accident…
Renouer avec soi-même
Bénédicte nous cite deux ouvrages qu’elle a particulièrement appréciés:
« Arrête avec tes mensonges » de Philippe Besson
L’auteur nous raconte son histoire d’amour avec un jeune homme lorsqu’il avait 17 ans, dans la France des années 80. Bouleversant et mélancolique.
Sur le thème de l’homosexualité, Arlette nous recommande « Post-scriptum » de Alain Claude Sulzer (2016), histoire tout en finesse d’un acteur allemand.
« Croire au merveilleux » de Christophe Ono-dit-Biot (2017)
César a perdu sa femme Paz et a décidé d’en finir en avalant un cocktail de médicaments, comme Socrate avec de la ciguë, persuadé qu’il ne pourra pas rendre son petit garçon heureux. Mais sa jeune voisine grecque sonne à sa porte, et c’est le début de la guérison grâce aux mythes grecs et à la culture antique. Le réenchantement existe. Pour peu qu’on croit au merveilleux… C’est un roman solaire.
Le précédent roman de cet auteur : « Plonger » (2013), qui racontait l’histoire d’amour de César et de Paz, a obtenu le prix Renaudot des lycéens et le Grand Prix du Roman de l’Académie française