En pleine période littéraire en novembre dernier, le club de lecture a passé de nombreux titres en revue. Il a été question d’auteurs qui ont eu des prix (pas forcément cette année), qui auraient pu avoir des prix, ou à qui le club aurait bien décerné un prix ! Y en a-t-il un qui vous tente ou que vous auriez déjà lu ?
Arlette : « Si rude soit le début » de Javier Marias
Un jeune homme devient le secrétaire d’un cinéaste et évolue dans une atmosphère empreinte de perversité dans ce Madrid des années 1980. Malgré des digressions, tout se met en place à la fin de cet ouvrage de 600 pages. Le titre vient d’un vers d’Hamlet: » Thus bad begins and worse remains behind « .
Sabine : « Les bourgeois » d’Alice Ferney
Cette histoire d’une famille bourgeoise catholique et traditionaliste , véritable bulle sociologique, nous permet de redécouvrir le XXe siècle à travers la vie des 10 personnages de la fratrie.
Gilbert : « Tiens ferme ta couronne » de Yannick Haenel
Celui-ci était le candidat préféré de Gilbert pour le prix Goncourt parmi les 8 de la liste des 15 romans sélectionnés qu’il a lus…. En fait, ce sera le prix Médicis….L’histoire: Le narrateur a écrit un scénario sur Melville, l’auteur de Moby Dick (1851). Pour le produire, il rencontre le cinéaste Michael Cimino, réalisateur de « Voyage au bout de l’enfer ».On découvre également toute une série de personnages , dont Isabelle Huppert, un maître d’hôtel ressemblant à notre président, un chien nommé Sabbat…On rend même une petite visite à Colmar au retable d’Issenheim.
C’est un mélange de poésie, d’ivresse et de folie.
Christelle : « Summer » de Monica Sabolo
Une jeune-fille de 19 ans disparaît. Son jeune frère passera les 25 années suivantes à essayer de résoudre ce mystère. Il y a des secrets de famille, des surprises..et une écriture belle et subtile. Bénédicte a aussi beaucoup aimé cet ouvrage, avec en particulier la place tenue par le lac de Genève, et les métaphores oniriques liées à l’eau, comme dans les films de Jane Campion. C’était son titre favori pour le Goncourt…
Jocelyne : « Paroles d’honneur » de Leïla Slimani et Laetitia Coryn
Jocelyne nous recommande vivement cette BD. Il s’agit d’un reportage sur la sexualité des femmes au Maroc, illustration des récits narrés dans l’essai « Sexe et mensonges »qu’a écrit Leïla Slimani.
Elle conseille également « La nuit des béguines » de Aline Kiner. Ce roman historique évoque la vie des femmes dans le béguinage royal à Paris, dans le quartier du Marais, en 1310 à l’époque de Philippe le Bel. C’était une communauté soudée et fondée sur l’entraide , laïque. L’une des leurs, Marguerite Porette, a été brûlée vive cette année-là en Place de Grève avec son livre jugé hérétique.
Christiane « Celle qui fuit et celle qui reste » tome III de « l’Amie prodigieuse » , d’Elena Ferrante
On retrouve les deux amies, dans l’Italie de la fin des années 60, les années « de plomb »: enlèvements, assassinats, attentats… Christiane a définitivement préféré le tome I. Nous fera-t-elle néanmoins bientôt découvrir le IV ?
Sylvie : « Souvenir de la marée basse » de Chantal Thomas
L’auteur nous parle de sa mère, qui, quelque soit le temps, allait nager dans la mer, la natation lui permettant de se sentir vivante. C’est un livre subtil, son personnage rappelle la mère de Delphine de Vigan, bipolaire. Chantal Thomas est spécialiste en littérature du XVIII e siècle et a obtenu en 2002 le prix Fémina pour « Les adieux à la reine ».
Christiane K.: « Le grand marin » de Catherine Poulain
C’est l’histoire autobiographique d’une jeune femme partie faire la campagne de pêche en Alaska. On a l’impression de sentir le poisson. Ce premier roman a obtenu le prix Etonnants-Voyageurs.
Karine : « Retour à Bagheria » de Dacia Maraini, née en 1936.
Dans ce récit autobiographique, l’auteur raconte la détention de sa famille dans un camp de concentration au Japon où les avait amenés la profession du père, ethnologue et orientaliste. Celui-ci avait refusé de regagner l’Italie fasciste. Puis à la fin de la guerre, c’est le retour en Sicile, dans la ville natale de la mère de Dacia. Là aussi c’est la misère…Le livre nous fait découvrir l’évolution de l’ile dans les suites de la deuxième guerre mondiale.Anne-Pascale : « Un long silence » de Mikal Gilmore
L’auteur raconte l’histoire de son frère, Gary Gilmore, qui fut condamné à mort et demanda à être exécuté plutôt que de faire appel. Les quatre frères de cette famille vécurent une enfance terrible, empreinte de violence et de maltraitances physiques et mentales. Cette triste histoire (I’exécution eut lieu le 17 janvier 1977) inspira le roman « Le chant du bourreau » de Norman Mailer.
Laurence : « Quand sort la recluse » de Fred Vargas
C’est le 9e roman où on accompagne le commissaire basque Jean-Baptiste Adamsberg dans son univers si particulier. L’auteur, à la fois archéozoologue et docteur en histoire médiévale, mêle ici ses 2 compétences : elle nous fait découvrir aussi bien l’intimité de l’araignée type « recluse » que celle de ces femmes qui se faisaient emmurer jusqu’à leur mort dans une cellule humide et étroite ne possédant qu’une grille pour passer la nourriture et rien pour évacuer les déchets.
Bénédicte : « Ces rêves qu’on piétine » de Sébastien Spitzer
Dans ce roman historique sur la fin du régime nazi, on suit la jeune Ava, rescapée fuyant les camps, et Magda Goebbels, femme du ministre de la Propagande du Reich, qui se terre dans son bunker avec ses 7 enfants. Le lien entre elles est le rouleau de lettres que sert dans sa main Ava, lettres d’amour d’un père juif déporté dans un camp à sa fille adoptive Magda, qui ne s’est jamais retournée sur ceux qu’elle a sacrifiés. Un premier roman touchant et fort bien documenté.
Nous avons ensuite reçu deux auteurs:
–Eric Genetet, qui nous a présenté « Tomber », dont l’histoire se passe en Alsace en 1983, au moment de la victoire de Yannick Noah à Roland Garros.
–Elsa Flageul, qui avec « Les Mijaurées », nous parle des années 90 et des amitiés adolescentes.
Un grand merci à Laurence pour la prise de notes !