La dernière rencontre du club de lecteurs a eu lieu fin juin, avec ses promesses d’été et de lectures. Nous étions une petite dizaine : Christiane K., Arlette, Jocelyne, Christine, Christelle, Valérie, Vanessa, Sylvie, Laurence. Bienvenue à Anne, Assam et Satenig.
- Arlette a lu
« Rendez-vous à Positano » (Appuntamento a Positano ») , le dernier livre de Goliarda Sapienza (1924-1996) écrit en 1984. Parution en français 2017.
Goliarda a découvert Positano dans les années 50, alors qu’elle faisait partie de l’équipe d’un cinéaste cherchant un lieu de tournage. Le lieu, trop beau pour l’histoire, n’a pas été retenu, mais l’auteure s’est attardée et a rencontré une femme qui l’a fascinée.Son écriture, très belle et poétique, donne vie à ce village avec ses dédales de rues et bien sûr la mer, et sa lecture procure un très grand plaisir. G.Sapienza est née en Sicile dans une famille socialiste anarchiste. A 16 ans elle est partie étudier l’art dramatique à Rome. Rapidement elle abandonne le théâtre et se consacre à l’écriture.Son œuvre jugée contestataire et féministe, fut peu prisée des éditeurs italiens et elle mourut dans l’anonymat. En 2005, la traduction en français de « L’art de la joie » connu un grand succès et les éditions Le Tripode publie ses œuvres complètes en français.
Jocelyne, qui a lu « L’art de la joie » a beaucoup aimé l’écriture moderne, la liberté de pensée et la sensualité de l’ouvrage.
- Christine a lu
« Snjor » de Ragnar Jonasson
C’est un thriller sur fond de neige, huis-clos à l’ambiance feutrée qui se déroule dans la ville la plus septentrionale d’Islande. Un jeune policier fraîchement muté enquête sur la chute mortelle d’un nonagénaire et découvre que la petite communauté cache bien des drames.
Ce thème évoque à Christelle la série télévisée franco-suédoise « Jour polaire » qui se déroule dans une petite ville suédoise du cercle polaire arctique.
- Sylvie a lu
« Manuel à l’usage des femmes de ménage » (« A manual for cleaning women ») de Lucia Berlin (1936-2004)
C’est un recueil de 43 nouvelles autobiographiques qui se déroulent dans les années 1950-1970 et où l’on retrouve les personnages d’une histoire à l’autre. On découvre la vie chaotique de l’auteure, avec des parents alcooliques, trois mariages, quatre garçons, beaucoup de voyages et de rencontres. Dix ans après sa mort, le livre est devenu célèbre aux USA puis dans le monde entier.
« Les furies » (« Fates and Furies ») de Lauren Groff ( traduction française 2017)
C’est le 3eme roman de cette new-yorkaise de 38 ans. Il a été désigné par Barack Obama comme le meilleur livre de l’année 2015; C’est l’histoire d’un jeune couple, Lotto et Mathilde, en apparence parfait. Mais après le décès de Lotto, l’histoire se réécrit de toute autre façon…
- Assam a lu
« Le monde d’hier. Souvenirs d’un européen » (« Die Welt von Gestern. Erinnerung eines Europäers ») de Stefan Zweig (1881-1942) L’auteur se suicida en 1942 après avoir posté le manuscrit à son éditeur. L’ouvrage retrace l’évolution de l’Europe de 1895 à 1941 et on est frappé par la similitude de l’ambiance de l’époque avec celle d’aujourd’hui. (montée des nationalismes, fragilité de l’Europe…) Un livre très contemporain, donc.
- Bénédicte a lu
« Dans la forêt » de Jean Hegland.
C’est le premier roman de cette auteure née en 1956, il est paru en 1996 aux USA où il a connu un gros succès, et vient d’être traduit en français. Il appartient au genre « Nature writing » popularisé en France par les éditions Gallmeister. Nous découvrons la vie de 2 sœurs adolescentes dans leur maison au cœur de la forêt. Puis tout s’enraye: les parents meurent, et s’installe un monde post-consumériste, sans essence ni électricité, où tout est à réinventer. La forêt devient alors un acteur principal, offrant à qui sait la connaître nourriture et protection. C’est une très belle fable écologique qui pose les vraies questions: qu’est ce qui est important, qu’est ce qui est superflu.
- Vanessa a lu
« L’ombre dans l’eau » de Inger Frimansson, qui a reçu 2 fois le prix du meilleur roman noir suédois. C’est la suite de « Bonne nuit, mon amour », thriller psychologique terrifiant.
- Laurence a lu
« Le cas Eduard Einstein » de Laurent Seksik (2013)
« Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution ». Le fils d’Albert Einstein a 20 ans lorsqu’il est interné pour schizophrénie. Il était cultivé, sensible, intelligent, conscient d’être différent et capable de violence. Il aura toute sa vie une relation conflictuelle avec son père, suite à l’abandon de celui-ci alors qu’il avait 4 ans. Albert Einstein quittera l’Allemagne déchirée par un climat de terreur et de haine en 1933 et mourra en 1955 à Princeton sans l’avoir revu. Le livre donne la parole à Eduard, mais aussi à sa mère, Mileva, brillante physicienne qui consacra sa vie à veiller sur son fils. Et à Albert, le plus grand scientifique du XX ème siècle, broyé par le chagrin de ne pouvoir guérir Eduard.
- Anne a lu
« Voyage d’hiver » de Jaume Cabré (2017)
Il s’agit de 14 nouvelles qui font écho les unes aux autres, et où s’exprime la musique, la peinture, mais aussi le pire de l’homme. « Le monde ne va pas bien, et le mal est sans doute une de mes obsessions. J’écris, je ne vais pas chez le psychiatre, et tous mes démons se retrouvent là, sur la page ». Cet écrivain catalan né en 1947, l’un des plus reconnus par la critique et les lecteurs, est l’auteur de Confitéor, un foisonnant roman de 780 pages paru en 2013, plusieurs fois primé.
S’ensuit un petit débat au sujet des nouvelles : certains aiment beaucoup ce style littéraire, d’autres non.
Ont été cités quelques nouvellistes célèbres: Raymond Carver, Claire Castillon, Raymond Chandler, Alice Munro, et surtout Annie Saumont, décédée en Janvier dernier, Goncourt 81 de la Nouvelle, prix Renaissance de la Nouvelle en 1993 avec « Les voilà, quel bonheur ».
Et pour finir Bénédicte nous distribue à chacun, avec beaucoup d’enthousiasme, un recueil d’Annie Saumont: nos devoirs de vacances pour relancer le débat à la rentrée…
Merci à Laurence pour le compte-rendu !