Voici les textes qui ont été déposé sur le billet qui contenait la photo. (ici)

Pour voter, commentez ce billet en mentionnant le numéro du texte que vous préférez. Vous avez jusque samedi 25 avril à 9h pour voter ! Vous pouvez aussi déposer un petit mot, un encouragement à nos participants inspirés ! Le gagnant sera annoncé samedi à 12h.

Merci pour vos textes !

Et rendez-vous dimanche soir pour une nouvelle photo !

 

Texte 1 : d’Arnaud

Elégant comme Alain Delon,
Agile comme l’oiseau-mouche,
Je vous préviens qu’au mamelon,
À la fin de l’envoi, je touche !

[Extrait du manuscrit de Cyrano de Bergerac, drame en cinq actes de Edmond Rostand, 1897. Collection privée]

 

Texte 2 : d’Ebénézer

Acte IV
Scène 4

Deux oiseaux, Ferakh et Izkhar, se disputent sur le toit d’un batîment dans la ville de Strasbourg. Ils renversent, dans le tohu-bohu de leurs coups de pattes, une boîte! Alors s’échappe de ce parallélépipède un objet. Les deux animaux s’arrêtent net; cet objet n’est d’autre qu’une photo! Les deux protagonistes se jaugent et s’approchent de la photo sur la pointe des pattes.

Ferakh, à gauche sur la photo: « Oh purée, mais c’est nous! »
Izkhar, à droite sur la photo: « Mais oui… ça doit faire quoi? 40 ans!! Tu rends compte? »
Ferakh: « Yep. Ce fut un sacré duel… J’ai encore une trace de ton bec sur le côté. »
Izkhar: « Et moi, alors! Après ce duel, j’avais passé une semaine à boiter…eh dis, nous étions beaux, hein? »
Ferakh: « Oui! Seulement entre temps on a tous les deux pris de la bierbüch. »
Izkhar: « Parle pour toi… Rahh ok, c’est vrai qu’on a du schpekele près du bassin. Quelques allez-retours entre ici et Geis feront l’affaire. »
Ferakh: « Arrête de rêver.. Nous ne sommes plus les deux jeuneots que tu vois sur la photo. Et si on jetait un coup d’oeil un coup à ces photos? Qu’est ce que t’en dis? »
Izkhar: » Excellente idée… oui mais ça ne veut pas dire notre différent est fini! C’est juste une pause, une trêve quoi! »
Ferakh: « Tout à fait d’accord. »
Tous deux, secrètement, sont soulagés de ce moment de repit car ils commencaient à fatiguer.
Izkhar: « Attends, je ramène du schnaps. »
Ferakh: « Yo, vas-y! »
Les photos défilent et la bouteille de schnaps fait des vas-et-vient entre les pattes des deux compères.
Izkhar:  »Regarde moi ça!! Ca c’était au Baggersee. Cet été était particulièrement ensoleillé …
C’est qui les deux demoiselles entre nous deux?
Ferakh: « Je me rappelle plus. Au vu de leur pelage, elle ne sont pas d’ici … elles devraient être des migrantes. »

Izkhar: « Tu veux dire migrateuses! Possible. Attends qu’est ce qu’il y a marqué derrière: 1984!! waouh »
Ferakh:  »Ohh, ça c’était lors des jeux d’été dans le sud en 86! On avait battu nos rivaux de justesse.
Ils n’arrêtaient pas de parler de leur quiche. ‘la quiche, ceci’, ‘la quiche cela’… alala. Trinquons un coup
‘Aux chevaliers de la Meinau!!’  »
Les verres se frottent et sont vidés. Ils sont rapidement remplis.
Izkhar:  »Ouais, ils manquaient d’objectivité car on sait que rien ne vient à la cheville de notrè choucroute! Sans parler des flammiches…. ça me donne l’eau à la bouche rien d’en parler. Ca dirait te casser la croute? »
Ferakh: « J’aimerais bien! Le problème c’est qu’avec ce fichu virus en ville, tout est fermé! On aurait pu squatter à la Kammerzel… Mais t’inquiètes j’ai des restes que j’ai dégotés chez l’Indien. »
Izkhar: « Purée t’as toujours de la resource, toi! »
Ferakh: « En parlant de resource, c’est pas toi entrain de chanter avec les beaux corps, là!? »
Izkhar, s’empare de la photo: « Ah ouiii! Qu’est-ce qu’ils chantent faux les corbeaux! Tu te rends compte, j’avais réussi à gagner l’attention de quelques humains – qui me filaient des miettes de bredeles!..En plus sur la place du Corbeau. Là c’est notre belle cathédrale juste à côté! »
Ils regardent une série de photos de la cathédrale.
Izkhar: “Allons, trinquons un coup à la cathédrale.”
Tous deux s’écrient: “A la cathédrale!!’’
Izkhar: “Regarde-là, ça c’est récent. Mais c’est madame colombe. Toujours chique avec cette tenue blanche.”
Ferakh: “Izkhar, elle est tout le temps immaculée. Elle caquette ci et là, sait que les batisses du la petite France sont en son honneur. J’aime aussi les cygognes. Quelle majesté et grace…d’ailleurs, ces deux n’iraient pas en paire? Allez zou, trinquons un coup pour les princesses ailées d’Alsace.”
‘Aux cicognes!!’
Izkhar: “Tu parles quelle langue là!? Plus tu bois, plus tu deviens poète. Pourquoi tu ne dis pas maisons en colombage comme tout le monde!?”
Ferakh: “ A choisir, je prendrais madame colombe à la place de ces zouaves qui font les pigeons á l’Orangerie. D’ailleurs, en venant, j’ ai vu une bande qui faisait le manche place Kléber.’’
Izkhar: “Ah, les pigeons! Je trouve qu’ils sont futés car ils ont implémentés un reseau un peu partout: une veritable pègre.”
Mais bon, on devrait arrê…ter ces criti…ques et surtour se pren…dre pour des dieux; gar…der le sourire et aimer la vie!! Voilà… Et s’il faut cri…tiquer quell…qun, il faut commencer par soi…’’
Ferakh: “ Ca y est, on l’a per…du! Je suis peut-être po..ète quand mes vei…nes sont gon..flés par l’alchool. Toi tu de…viens un sa…ge…. Plutôt phil…osophe! Allons trinq..ons”
Nos deux compères ont la ta tête qui tourne et le hoquet. Ils arrivent tant bien que mal á dire:
‘Aux chevaliers de la Meinau!!’.
Apres s’etre lovés, le temps de laisser les effets du schnaps s’en aller, ils rangent les photos dans la boîte; ls contemplent, chargés d’émotions, la photo au dessus de la pile où ils se sont affrontés 40 ans plus tôt.
Izkhar: “Hop lá geis!! Fau..drait rentrer chez no..tre petit chez nous.”
Ferakh:”Yep. Re..tour dans l’an..tre des hom..mes en bleus. Qu’est ce qu’ils di…sent d’ail..leurs!?
Lets gé lost!?
Izkhar: “Tu veux di…re: Jetzt geht’s los!! Kneckes, va! Haha. »
Ferakh: “On est tous les deux des kneckes! Haha. »

Ils se marrent et s’envolent en cette nuit fraiche du mois d’Avril. Ils savent qu’ ensemble ils ont un lien, á la fois insaisissable comme les pensées mais tout aussi solide que l’acier: l’amitié.

FIN!