« Maman,

Une année déjà, le temps passe vite.

C’est la première fois que je t’écris, j’espère que tu ne m’en veux pas. Je sais que tu préfères la musique mais je ne chante plus depuis que tu es partie. Ca reviendra je crois. J’essaie de me parler comme tu le ferais, c’est un peu original mais ca m’aide à avancer.

Je repense souvent au Carnaval. Quand je suis triste je m’installe n’importe où, je ferme les yeux et je rejoue mes souvenirs préférés. La fanfare, les thés glacés sur les marche du Capitole, Papa qui glisse et tombe dans la fontaine. Tout le monde est là. Tu portes ta robe rouge et tu illumines toute la place. Ma maman c’est la plus belle. Tu danses à travers la foule, on te perd tout le temps de vue mais on te repère à ton rire. On en avait carrément fait un jeu avec Carole.

Je n’ai pas osé y aller cette année. Je ne voulais pas découvrir a fête sans que tu sois dedans. Une fête réussie sans toi, ca n’existe pas. A la place on est allé au Colibri. Les filles nous ont rejoint, puis Carole et Papa sont arrivés et même tes anciennes élèves du Conservatoire nous ont rejoint. On a fini à 20, c’était beau, je suis sûre que tu aurais adoré. Tu sais, sans toi le mot splendeur a perdu tout sons sens mais je sais que je dois suivre les rires dans la foule pour arriver à vivre. Personne ne t’a oubliée, tout le monde met un point d’honneur à nous le rappeler avec Papa. Ils sont tristes mais ils trinquent en ton honneur parce qu’une célébration pour toi ne peut se faire que dans la joie. »

Ce texte a été écrit lors de l’atelier d’écriture « Lettres d’amour » du 9 février 2022 à la médiathèque André Malraux, dans le cadre du Prix européen du roman d’amour. La consigne : parmi plusieurs photos en choisir une, écrire une lettre d’amour à la personne photographiée en intégrant au fur et à mesure 3 mots tirés au hasard. Merci à la participante au sweet jaune.