En décembre, les échanges ont porté sur de nombreuses œuvres mettant en scène des parcours individuels, particuliers, ou difficiles.
Christiane nous présente deux BD : « La différence invisible » (2016) de Julie Dachez et de Mademoiselle Caroline : ce roman graphique en partie autobiographique nous fait découvrir le quotidien d’une jeune femme atteinte du syndrome d’Asperger, qui fait partie des troubles du spectre autistique. Il y a à la fin un petit mémento sur l’autisme. C’est émouvant et didactique. « Chronique du 115″ : une histoire du Samu social » (2017) de Aude Massot. C’est un reportage sur l’exclusion basé sur les témoignages des acteurs de terrain.
Gilbert nous recommande « Les huit montagnes »  (Les otto montagne) (Prix Strega 2017)(Prix Médicis étranger 2017) de Paolo Cognetti. Un jeune garçon nous raconte son rapport à la montagne. Lorsqu’il la parcourt avec son père taciturne, seule compte l’arrivée au sommet. Avec son ami le petit montagnard, c’est la découvert des beautés et les joies de la nature. C’est une réflexion sur la vie, la solitude, le rejet du monde moderne. L’écriture est poétique et belle.
Gilbert a lu également les deux derniers livres de Patrick Modiano, qui n’avait rien publié depuis son prix Nobel en 2014: « Souvenirs dormants » et « Nos débuts dans la vie« , une pièce de théâtre. Il nous recommande chaudement la lecture de son discours de réception du prix Nobel à Stockholm le 7/12/2014.
Christine a apprécié « Pas trop saignant » de Guillaume Siaudeau. Voici un court roman initiatique, où le personnage, employé aux abattoirs, ressent un mal-être profond, ne supportant plus la vue du sang et le cri des bêtes. Mais ici point de description sauvage mais un ton humoristique et beaucoup d’émotion. Le roman est en 3 parties: la naissance, la vie, la mort.
Mojtaba recommande la « Bibliothèque idéale du naufragé » (2015) de François Armanet. L’auteur a demandé à 200 écrivains du monde entier quels sont les 3 livres qu’ils emporteraient sur une île déserte. Certaines réactions sont inattendues, comme par exemple, celle de  Houellebecq qui refuse de se prêter au jeu…
Arlette nous parle ensuite de « Max et la grande illusion » de Emanuel Bergmann. C’est le premier roman de cet auteur allemand qui vit à Los Angeles. Un jeune garçon fait appel à un vieux magicien pour qu’il réunisse ses parents, qui se sont séparés à son grand désespoir. C’est une histoire pleine d’humour, habilement construite, émouvante sans être pathétique et très documentée sur le monde de la magie. Puis de « Chère Brigande: Lettre à Marion du Faouêt » de Michèle Lesbre. Une jeune SDF rousse qui squattait en bas de chez l’auteur disparaît. Ce personnage lui évoque une autre Marion, Robin des bois bretonne du début du XVIIIe, qui fut pendu à 38 ans. Elle décide alors de partir sur ses traces et de lui écrire une longue lettre, où elle nous parle aussi de sa jeunesse engagée et de la misère sociale qui elle, semble éternelle.
Angela est en train de lire « Max et la grande illusion » en allemand. Le titre original est: « Der Trick« . C’est un best-seller outre-Rhin.
Karine a sélectionné « Les tendres plaintes » (1996, traduit en 2010)(« Yasashii uttae ») de Yoko Ogawa. Ruriko, malheureuse en ménage, quitte Tokyo pour se réfugier dans un chalet à la montagne. Elle fait la connaissance de son voisin, pianiste qui ne peut plus jouer en public, reconverti en facteur de clavecin, et de sa jeune assistante. Ces 3 personnages ont eu chacun un vécu difficile et tente de se reconstruire avec la musique, la calligraphie, la nature. C’est un roman sensible et délicat. La narratrice a reçu  le prix Akutagawa 1990 pour « La grossesse » et le prix Tanizaki 2006 pour « La marche de Mina »
Bénédicte nous  avait déjà chaudement recommandé quelques titres au CL en Avril dernier:
« La Formule préférée du professeur« , où une aide–ménagère et son jeune fils entrent dans la vie d’une vieux professeur à la mémoire défaillante;
« Hotel Iris« , récit de la relation amoureuse  sadomasochiste entre une jeune fille de 17 ans et un homme de 50 ans son ainé.
« La marche de Mina« , explore le thème de l’étranger et de la transmission.
Philippe a lu « La disparition de Josef Mengele » de Olivier Guez, Prix Renaudot 2017. Le journaliste se pose la question: comment un tel criminel a-t-il pu rester impuni pendant toutes ses années après-guerre? Pour que ce soit possible, nombreuses ont été les complicités dont il a bénéficié….
Laurence B. a apprécié :
« Bakhita » de Véronique Olmi, et « Avant que les ombres s’effacent » (2017) de Louis Philippe Dalembert (Prix Orange 2017). C’est l’histoire d’un médecin juif polonais qui émigre en 1941 à Haiti. En effet en 1939, Haiti a adopté un décret-loi octroyant la nationalité haïtienne à tous les juifs désireux de l’obtenir.
Christelle est en train de lire et d’apprécier: « Amours » de Léonor de Recondo (2015)
Christiane s’est plongé dans « En vieillissant les hommes pleurent » (2012) Grand Prix RTL-Lire 2012 , de Jean-Luc Seigle. En 1961, Albert, ouvrier chez Michelin, a 2 fils , dont l’un est passionné par Balzac, comme l’auteur. Il n’arrive plus à trouver sa place dans la société et dresse un triste bilan de sa vie. C’est une histoire bouleversante sur le temps qui passe. Christiane a beaucoup apprécié la rencontre avec l’auteur à la librairie Gutenberg. Son avant-dernier ouvrage: « Je vous écris dans le noir » (2015) est inspiré de l’histoire de Pauline Dubuisson (1927-1963). Elle a été condamnée à la perpétuité en 1953 pour le meurtre de son fiancé, et sortira 7 ans plus tard pour bonne conduite. Son histoire a passionné Patrick Modiano et a inspiré à H-G. Clouzot le film »La vérité ».
Isabelle lit « Neige » de Oran Pamuk. Mojtaba et Christine nous avaient déjà parlé avec beaucoup d’enthousiasme de ce roman. Isabelle est en train de tomber sous son charme également…
Laurence recommande les « Remèdes littéraires » de Ella Berthoud et Susan Elderkin. La biblio-thérapie a été utilisée officiellement en Alabama en 1916, pour soigner des traumatisés de la Première Guerre mondiale. Dans les pays anglo-saxons  on utilise beaucoup les « feel-good et self-help books » (sur prescription médicale). Des auteurs comme Régine Détambel, ainsi que les 2 créatrices de « Remèdes littéraires », prônent davantage la biblio-thérapie basée sur la fiction littéraire. Celle-ci n’a pas d’effet reproductible scientifiquement, puisqu’un même titre produit des effets différents, mais est tellement plus ludique! Dans cet ouvrage, vous trouverez des propositions pour toutes sortes de maux: la grippe chez les hommes (terrible), les regrets, la rivalité fraternelle…et aussi des listes: les 10 meilleurs romans quand on est en manque, ou pour paraître lettré…. C’est farfelu et très distrayant.
Merci à notre fidèle rédactrice, Laurence