En janvier, les recommandations de nos participants nous incitaient à l’évasion géographique et historique.

Laurence D. a lu Le garçon sauvage (2013) de Paolo Cognetti,  écrit avant Les huit montagnes, prix Médicis étranger 2017. Dans ce récit autobiographique,  l’écrivain trentenaire décide de quitter la ville de Milan pour vivre dans la montagne à 2000 m. C’est un livre sur la solitude, avec beaucoup de références littéraires. Un plaisir de lecture…

Dans Plus haut que la mer (Prix Stresa 2012) de Francesca Melandri, un homme et une femme se rendent sur une île italienne qui abrite une prison de haute sécurité à l’époque des années de plomb : lui vient voir son fils, terroriste , et elle son mari, deux fois meurtrier. Une tempête bloquera ces deux personnages une nuit sur l’île sous la surveillance d’un gardien : un climat de réconfort s’installera entre ces 3 personnages malmenés par la vie. Puis Eva dort (2010), le premier roman de Francesca Melandri : le Haut Adige, ou Tyrol du Sud, est une région autrichienne,rattachée à l’Italie en 1919, suite à l’éclatement  de l’empire austro-hongrois. Une politique d’italianisation et de rééducation politico-culturelle touche les germanophones (90% de la population). Dans ce contexte de rivalités ethniques se déroule l’histoire de Gerda, jeune mère célibataire, et de sa fille Eva. Pourquoi ce titre? Eva dormait quand le facteur a apporté un colis pour elle de Calabre et que sa mère a renvoyé à l’expéditeur… Francesca Melandri « construit une œuvre littéraire où se mêlent fresque historique et familiale, mémoires individuelles et collective, façonnant le portrait d’une nation italienne encore hantée par ses vieux démons, entre séparatisme et années de plomb. » Son troisième roman Sangue giusto est en cours de traduction : sortie prévue en 2019. Enfin le film :  Vers la lumière, de Naomi Kawase (2017) : une jeune femme se forme aux techniques de l’audiodescription de films à l’intention des aveugles. Elle rencontre un photographe qui perd la vue. « Rien n’est plus beau que ce que l’on a sous les yeux et qui s’apprête à disparaître ».

Mojtaba a lu Soumission (2015) de Michel Houellebecq. Ce roman de politique-fiction raconte la victoire à l’élection présidentielle d’un musulman modéré, avec ses conséquences : légalisation de la polygamie,  enseignement islamique…. Le personnage principal, François, professeur à la Sorbonne,  se convertit lentement aux valeurs de ce nouveau régime.

Lionel a apprécié Le Cercle de la Croix (1998) de Iain Pears. En 1663, à Oxford, un professeur d’université est assassiné. La même histoire est racontée par quatre témoins, chaque récit apportant un éclairage complémentaire à l’enquête. Le XVIIe siècle en Angleterre est particulièrement bien décrit, avec de vrais personnages qui interfèrent dans l’intrigue. Lionel nous recommande chaleureusement cet ouvrage, certes très gros, mais passionnant, documenté et très bien construit. L’auteur, docteur en philosophie et historien d’art de l’université d’Oxford, parle couramment le français.

Bruno a lu « La disparition de Josef Mengele » de Olivier Guez , Prix Renaudot 2017 (déjà présenté antérieurement par Philippe). Le journaliste se pose la question : comment un tel criminel a-t-il pu rester impuni pendant toutes ces années après-guerre ? Pour que ce soit possible, nombreuses ont été les complicités dont il a bénéficié….

Christine a bien aimé le film : La promesse de l’aube (2017) de Eric Barbier , avec Pierre Niney et Charlotte Gainsbourg. A ce sujet, citons l’ouvrage de Laurent Seksik, Romain Gary s’en va en guerre, biographie romancée laissant place au personnage du père.
Du même auteur Laurence vous recommande, sur le thème de la schizophrénie :  Le cas Eduard Einstein (2013) déjà présenté en juin dernier. « Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution ». Le fils d’Albert Einstein, 20 ans, est interné pour schizophrénie : Eduard était cultivé, sensible, intelligent, conscient d’être différent et capable de violence. Il aura toute sa vie une relation conflictuelle avec son père, suite à l’abandon de celui-ci alors qu’il avait 4 ans. Albert Einstein quittera l’Allemagne déchirée par un climat de terreur et de haine en 1933 et mourra en 1955 à Princeton sans l’avoir revu . Le livre donne la parole à Eduard, mais aussi à sa mère, Mileva, brillante physicienne qui consacra sa vie à veiller sur son fils.  Et à Albert, le plus grand scientifique du XX ème siècle, broyé par le chagrin de ne pouvoir guérir Eduard .

Danièle recommande Le monde en stop de Ludovic Hubler (2016). Pendant 5 ans l’auteur, diplômé d’une école de commerce, a arpenté le monde en stop, et nous restitue son témoignage. Une lecture positive!
Bienvenue aux nouveaux participants.

Merci à notre fidèle rédactrice, Laurence.